12/11/2014

Procès Bemba à la CPI : résumé quelques heures avant l'ouverture des déclarations de clôture



 Mercredi 12 novembre, 6h30, La Haye

Ce mercredi (12 nov.) débutent à La Haye les plaidoiries et réquisitoires finaux dans le procès de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre devant la Cour pénale internationale. Ils dureront jusqu'à demain (jeudi 13 novembre). Les crimes jugés auraient été commis en Centrafrique en 2002/03 et l'accusé a été arrêté en 2008, ce qui fait de ce procès l'un des premiers de la CPI (le 3e exactement) et l'un des plus longs... souvent critiqué. 

Sur place à La Haye, Mélissa Chemam.

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Les plaidoiries doivent commencer à 9h30 ce matin, heure de La Haye ; en présence de Jean-Pierre Bemba.
L’accusation et la Défense auront environ trois heures chacune pour faire entendre leurs arguments et présenter leurs conclusions finales ;
Le représentant légal des victimes aura, lui, une heure et demi.

Pour les victimes, cette dernière étape, douze ans après les faits, porte plus que jamais un espoir de justice ; c’est aussi la fin d’un long procès, à rebondissements :
Les faits remontent à 2002/03,
Le gouvernement centrafricain a porté plainte contre le chef du MLC, fin 2004,
L’arrestation de J-P Bemba à Bruxelles date elle de mai 2008 et l’audience de confirmation des charges remonte à juin 2009 ;
Le procès lui-même ayant démarré en novembre 2010 seulement… il y a maintenant 4 ans.

Cinq charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité sont retenues contre J-P Bemba en qualité de chef militaire du Mouvement pour la Libération du Congo,
dont meurtres, viols et pillages, des crimes commis par ses troupes - plus de 1500 hommes - venues de RDC soutenir en Centrafrique voisine le président, Ange-Félix Patassé, contre la rébellion de François Bozizé.

Les audiences ont permis d’entendre 40 témoignages de victimes, et ce procès a valeur d’exemple à plusieurs niveaux : d’abord pour la reconnaissance du viol comme crime de guerre, puis parce qu’il s’agit une figure politique majeure jugée directement à La Haye, ensuite par le très grand nombre de demandes de participation parmi les quelque 5000 victimes, enfin parce qu’il s’agit du premier procès de la CPI jugeant des crimes commis par des miliciens dans un pays voisin.

Le jugement sera prononcé « en temps voulu », selon la CPI, de toute évidence pas avant 2015.



 Quelques heures seulement avant l’ouverture de ces déclarations finales, la Cour Pénale Internationale a annoncé hier en fin de journée la confirmation des charges dans la « deuxième » affaire, accusant Jean-Pierre Bemba et quatre co-accusés de tentative de subornation de témoins….

Il s’agit du « 2ème procès Bemba », qui a largement terni l’affaire avec l’arrestation d’un de ses avocats et de trois autres co-accusés fin 2013 pour tentative de subornation de témoins.

La Chambre préliminaire II de la CPI a confirmé hier ces charges d’atteintes à l’administration de la justice à l’encontre de Jean-Pierre Bemba lui-même, de son avocat Aimé Kilolo Musamba, et du député MLC Fidèle Babala, ainsi que des deux autres suspects : Jean-Jacques Mangenda Kabongo et Narcisse Arido.

Fidèle Babala et deux de ses co-accusés venaient d’être libérés de la garde de la Cour pénale internationale, fin octobre, et sont rentrés au Congo.
JP Bemba, lui, est resté à La Haye où il sera présent aujourd’hui et demain pour cette dernière étape de l’un des plus anciens procès de la CPI.

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