13/11/2014

Deuxième jour des conclusions du procès Bemba à la CPI: la parole à la Défense


CPI: la parole à la Défense ce jeudi

mediaReprésentants du bureau du procureur lors du procès de Jean-Pierre Bemba, à La Haye, ce mercredi 12 novembre 2014.Crédit BART MAAT / POOL / AFP


: Deuxième et dernière journée des déclarations finales dans le procès Jean-Pierre Bemba à La Haye devant la CPI. La journée d’hier a été marquée par un long résumé des témoignages étayant les cinq chefs d’accusation qui pèsent contre lui dont viols, meurtres et pillages. L’accusation a joué son va-tout pour peser de tout son poids sur la décision des juges, dans la dernière ligne droite d’un des plus longs procès de la CPI. C’est aujourd’hui au tour de la Défense de plaider. Mélissa Chemam.


La Défense doit maintenant contre-attaquer.

Elle a toujours plaidé que Jean-Pierre Bemba ne pouvait pas, depuis la RDC, être au courant de tous les mouvements de ses soldats sur place en RCA, encore moins les commander.

Le britannique Peter Haynes est devenu son défenseur principal depuis qu’Aimé Kilolo est accusé de charges de subornation de témoins et de falsification de preuves...

La plaidoirie de sa défense a débuté en août 2012. A l’origine, elle avait l’intention d’appeler à comparaître 63 nouveaux témoins mais en raison de difficultés techniques, elle a réduit sa liste à 33 personnes.

M. Bemba a nié que ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo aient commis des actes de violence en République centrafricaine en 2002 et 2003.

Les troupes congolaises s’étaient rendues en Centrafrique pour aider le président de l’époque, Ange-Félix Patassé, à combattre un soulèvement rebelle. Les témoins de la défense ont affirmé que ces troupes étaient alors passées sous le commandement des autorités centrafricaines.

L’accusation semble avoir rendu la tâche difficile…

L’accusation a eu la parole pendant plus de 3 heures, et a rappelé en détails les atrocités décrites par les victimes centrafricaines durant le procès : viols notamment sur mineurs, meurtres, pillages systématiques, humiliation des civils, notamment dans les régions soutenant le rebelle François Bozizé.

Les avocats de l’accusation ont insisté notamment sur le recours aux crimes sexuels comme armes de guerre par les soldats congolais du MLC.

Autre point crucial de cette démonstration, prouver que Jean-Pierre Bemba et non de Ange Félix Patassé tenait le commandement des troupes Congolaise sur le sol centrafricain en cette période de guerre.

La journée d’hier s’est de plus achevée sur la prise de parole des représentants légaux des victimes, ils ont mis l’accent sur leur détresse, sur les conséquences de ces violences, le nouveau conflit en Centrafrique et leur besoin de justice.

Pendant les réquisitoires de l’accusation, Jean-Pierre Bemba s’est montré calme voire stoïque. D’après ses avocats, il ne devrait pas s’exprimer ce jeudi.

La Défense va devoir se montrer convaincante durant ses trois heures de plaidoyer. 


Mélissa Chemam, La Haye, Rfi



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