24/11/2014

Burkina Faso: la composition du gouvernement de transition dévoilée

BURKINA FASO ISAAC ZIDA MICHEL KAFANDO 

Burkina: un gouvernement de transition à dominante militaire

mediaLe Premier ministre et ministre de la Défense, le lieutenant-colonel Zida, le 21 novembre.REUTERS/Joe Penney
La liste des ministres de transition a été dévoilée ce dimanche soir avec près de deux heures de retard au Burkina Faso. Les échanges entre le président de la transition et son Premier ministre se sont poursuivis jusque tard dans la soirée, hier. Ce gouvernement de transition fait la part belle aux composantes de l’armée. Zida et Kafando, en plus de leurs fonctions actuelles, se sont réservé les principaux ministères.
Cette annonce a débuté avec une courte prise de parole d’Isaac Zida. Le Premier ministre s’est excusé pour le retard de près de deux heures sans donner plus de précisions. Les deux hommes forts de cette transition ont décidé d’être actifs dans leurs domaines respectifs. Le président Michel Kafando, diplomate de carrière, va occuper et gérer le ministère des Affaires étrangères. Le lieutenant-colonel Zida, Premier ministre, prend aussi en charge la Défense. Une décision prise à travers deux décrets.
C’est à lui qu’incombera la tâche d’entreprendre des reformes au niveau de l’armée, et surtout au niveau du régiment de sécurité présidentielle. Un régiment créé pour assurer la sécurité de l’ancien président Blaise Compaoré et dont les noms de certains membres avaient été cités dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.
Trois autres militaires en plus d’Isaac Zida entrent dans ce gouvernement. Le colonel Auguste Denise Barry, l'un des plus proches collaborateurs du Premier ministre a été nommé ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité, l'équivalent du ministère de l'Intérieur. Un poste qu’il avait déjà occupé en 2011, avant la vague de mutineries qui avaient secoué tout le pays. Il a en charge la mise en place du système de sécurisation du pays face aux nombreux cas d’attaques à mains armée et au grand banditisme.
David Kabré, qui a négocié la charte de la transition pour l'armée, s'occupera des Sports. Le secteur stratégique des mines et de l’énergie est confié au colonel Boubacar Ba. Longtemps considéré comme un pays agricole, le Burkina Faso se positionne aujourd’hui comme un pays minier. Le pays va disposer, « dès 2015, de dix mines d'or exploitées par des sociétés minières. Du coup, la production passera de 32 à 40 tonnes », avait expliqué l’ancien ministre des Mines et de l’Energie. Des organisations de la société civile avaient lancé une campagne de plaidoyer pour demander « 1 % de l’argent de l’or pour sortir les communautés de la pauvreté ».
Le ministre de la Communication, le porte-parole de la transition, se nomme Frédéric Nikiema. Augustin Loada, directeur du centre pour la gouvernance démocratique, est une personnalité bien connue des Burkinabè. Il obtient le ministère du Travail. Enfin, la militante Joséphine Ouédraogo, qui était candidate à la présidence, occupera le poste de garde des Sceaux. De nombreux membres de ce gouvernement sont inconnus ou presque. Les Burkinabè découvriront sans doute dans les heures et dans la presse les ministres nommés pour gérer cette transition d’un an. La première séance du nouveau Conseil des ministres se tiendra ce lundi 24 novembre.
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Après cette annonce, les réactions se multiplient. 
Pour Ablassé Ouedraogo, député de l'opposition et ancien ministre des affaires étrangères, cette composition est rassurante. La présence de technocrate de qualité est indéniable selon lui, et il le voit déjà se mettre rapidement au travail. Ablassé Ouedraogo se dit également conforté par la prise en charge de portefeuilles clés par les président de transition et chef du gouvernement : 
Pour Guy Hervé Kam, porte-parole du mouvement des balais citoyens, cette composition est globalement satisfaisante car elle réunit de bons technocrates et montre que les militaires sont positionnés aux bons ministères pour prendre en charge les questions de sécurité, mais il y a un grava point noir : la nomination d'Adama Sagnon, ex-procureur stigmatisé selon lui par son rôle dans l'affaire Norbert Zongo, décrédibilisé...
(joints par Mélissa Chemam)


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