28/10/2014

Tunisie : Nida Tounes est en tête

Ci-dessous, mon interview avec Sophie Bessis, suite aux premières annonces de résultats provisoires des législatives, donnant le parti Nidaa Tounes en tête :

TUNISIE ENNAHDA

Tunisie: «Nida Tounes est en tête» des législatives, affirme son chef

mediaBéji Caïd Essebsi, leader de Nida Tounes, en plein vote à Tunis le 26 octobre 2014.REUTERS/Anis Mili
Les résultats définitifs des élections législatives en Tunisie seront délivrés d’ici jeudi. Mais au lendemain du scrutin, lundi 27 octobre, la victoire du principal parti séculier Nida Tounes ne semble plus faire de doute pour personne. Rached Ghannouchi a d'ores et déjà félicité son adversaire par téléphone. Les islamistes d'Ennahda reconnaissent être en seconde position. Béji Caïd Essebsi s'est exprimé.



Sur sa page officielle Facebook, le parti séculier Nida Tounes écrit : « Nous avons gagné, vive la Tunisie ». De son côté, le chef du parti islamiste tunisien Rached Ghannouchi a appelé Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounes, et l'a félicité pour sa victoire. C'est la fille de M. Ghannouchi, Soumaya, qui a délivré cette information sur Twitter. M. Essebsi l'a ensuite confirmée dans un entretien accordé à nos confrères de France 24.
« Jusqu'à présent, nous savons que Nida Tounes est en tête, a affirmé M. Essebsi sur France 24. Et d'ailleurs, le président de notre vis-à-vis Ennahda, qui est le deuxième parti après Nida Tounes, vient de me téléphoner pour me féliciter de la victoire de Nida Tounes. Je l'ai remercié évidemment, et j'ai beaucoup apprécié ce geste. »
Une dizaine de sièges à l’Assemblée séparerait les deux grands partis rivaux, selon le porte-parole d’Ennahda. Zied Ladhari assure que le parti islamiste aurait ainsi 70 députés contre 80 pour Nida Tounes. Ce lundi midi, le réseau d'observation Mourakiboune avait déjà confirmé la tendance, avec les chiffres suivants : environ 37% de voix pour Nida Tounes, et 28% pour Ennahda.
Béji Caïd Essebsi: «Je pense que c'est établi»27/10/2014 - par France 24Écouter
L’heure est donc au bilan pour Ennahda, qui avait pourtant remporté les précédentes élections en 2011, mais qui semble aujourd'hui pâtir de l'usure du pouvoir. Ce lundi, au siège du mouvement à Tunis, les militants dépités ont tenu des débats houleux. 
Comme attendu, aucun parti n’aura en tout cas la majorité absolue. Le vainqueur devra donc faire des alliances. Avant le scrutin, un accord entre Nida Tounes et Ennahda n'était pas exclu. Du côté de Ennahda, Zied Ladhari l'a de nouveau confirmé lundi soir : son parti défend l'idée d'un gouvernement d'union nationale, option la plus appropriée selon lui pour cette phase de transition que vit le pays.
Le vainqueur des élections envisage-t-il de répondre à cette main tendue ? Interrogé à deux reprises par France 24 sur ce point, Béji Caïd Essebsi reste prudent : « Il est prématuré de penser à cela, parce que nous estimons que l'opération électorale est double ; il y a les élections pour les législatives, et la présidentielle. C'est après la fin de la deuxième phase que nous saurons dans quelle direction nous allons opérer. »
Béji Caïd Essebsi sur la question d'un gouvernement d'union national28/10/2014Écouter
Et de préciser : « Nida Tounes a toujours affirmé que même s'il obtenait la majorité absolue à lui seul, il ne gouvernerait pas tout seul, mais rechercherait un consensus avec d'autres sensibilités politiques. » Y a-t-il une alternative à Ennahda ? Le parti pourrait se tourner vers les alliés destouriens, qui se revendiquent de l'héritage de Bourguiba, prédécesseur de Ben Ali.
Selon les tendances disponibles, indépendamment les uns des autres, les partis secondaires en lice dans ce scrutin seraient loin derrière. Le troisième de l'élection aurait à peine plus de 4% ; il s’agirait de l’Union patriotique libre (UPL) du milliardaire controversé Slim Riahi. Quant à Ettakatol et le CPR, les alliés d’Ennahda dans la coalition, qui avait pris le pouvoir en 2011,  ils semblent complètement à la traîne.
Prochain enjeu désormais : la présidentielle du 23 novembre. 
Ennahda n'a pas présenté de candidat. Il appuiera une personnalité dite de consensus. Les dirigeants vont désormais en discuter.
Pour Sophie Bessis, historienne tunisienne et chercheuse associé à l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stragétiques, à Paris), sur place à Tunis, la défaite d'Ennahda était attendue mais ouvre un rapport de forces intéressant entre les partis pour les négociations en vue d'alliance et ce résultat révèle la réussite globale de ce scrutin qui permet un résultat d'emblée clair et sans irrégularités majeure entâchant le scrutin.

L'INVITÉ SOIR DE RFI
Sophie Bessis, historienne tunisienne, chercheuse associée à l'IRIS27/10/2014 - par Mélissa ChemamÉcouter
 



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