07/10/2014

Kenyatta heads to the Hague



Via The Daily Nation in Nairobi:


TUESDAY, OCTOBER 7, 2014

Uhuru Kenyatta heads to International Criminal Court





In Summary

  • Mr Kenyatta, 52, faces five counts at the ICC over his alleged role in masterminding post-election violence in 2007 and 2008 that left 1,200 people dead and 600,000 displaced.
  • On Monday, Mr Kenyatta told Parliament he had taken the "unprecedented" move to temporarily hand power over to Ruto —whose trial at the ICC has already begun.
By AFP
Kenyan President Uhuru Kenyatta flew out of Kenya on Tuesday to attend a hearing at the International Criminal Court, where he will become the first sitting president to appear before the chamber.
Mr Kenyatta, who has temporarily handed power to his deputy to "protect the sovereignty" of his country, waved to supporters at the airport in Nairobi in a relatively low-key early morning departure, an AFP reporter said.
He has travelled as a "private" citizen on a regular flight to Amsterdam, accompanied by a small delegation, including his wife and daughter, as well as six MPs and three ministers.
He is due to attend a "status conference" hearing on Wednesday at The Hague-based ICC, after prosecutors asked for an indefinite delay until Nairobi handed over documents they believe could clinch their case.
BITTER MEMORIES
Mr Kenyatta, 52, faces five counts at the ICC over his alleged role in masterminding post-election violence in 2007 and 2008 that left 1,200 people dead and 600,000 displaced.
The Kenyan leader has appeared at the ICC before, but not since he was elected president in March 2013.
Bitter memories are still fresh from 2007, when elections escalated into ethnic conflict, for which Mr Kenyatta and Deputy President William Ruto were charged with crimes against humanity. Both reject the charges.
On Monday, Mr Kenyatta told Parliament he had taken the "unprecedented" move to temporarily hand power over to Ruto — whose trial at the ICC has already begun.
'PLAYING ALONG'
Kenya's newspapers said they backed his travel to the ICC, pointing that to defy international orders could have resulted in repercussions for the whole country.
"He saw the sense in abiding by the resolution of the trial judges, because doing anything to the contrary would have been disastrous for him and the country," the Daily Nation's editorial read Tuesday.
"By choosing to play along, the president has demonstrated that he has nothing to hide," The Standard newspaper wrote.
Kenya's post-electoral unrest shattered the country's image as a beacon of regional stability in late 2007, when opposition chief Raila Odinga accused then President Mwai Kibaki of rigging his way back to power.

Kenya's President Uhuru Kenyatta appoints Deputy President William Ruto acting president while he attends the ICC (6 October 2014)Mr Kenyatta invokes the constitution to appoint Deputy President William Ruto acting president
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Sur le sujet, mes papiers en français :
Septembre 2013 
KENYA UHURU KENYATTA 

Kenya: les députés demandent le retrait du pays de la CPI

media
Au Kenya, la majorité des députés ont voté pour proposer une loi, d’ici trente jour, afin que le pays se retire du statut de Rome constitutif de la Cour pénale internationale (CPI). Si le pays se retire du statut de Rome, cela n’aura toutefois pas d’effet sur les affaires en cours contre le vice-président William Ruto et le président Uhuru Kenyatta. Mais l’initiative montre que la classe politique kényane se mobilise autour de ses dirigeants accusés de crimes contre l’humanité dans les violences post-électorales de 2007-2008.
Un retrait n'a d'impact que pour le futur. Tout ce qui est déjà en cours n'est pas concerné.
Fadi el-Abdallahporte-parole de la CPI06/09/2013 - par Mélissa ChemamÉcouter
Le débat qui a duré quatre heures, ce mercredi 5 septembre, a été retransmis en direct sur la plupart des chaînes de télévision. La tonalité des discours a fait largement écho à la déclaration des chefs d’Etat de l’Union africaine, en mai dernier, à Addis-Abeba.
La Cour pénale internationale est l’instrument des anciens colonisateurs européens. Le Kenya est une grande puissance en Afrique et ne doit pas abandonner sa souveraineté. L’argument qui est revenu plusieurs fois dans la bouche des députés de la majorité, détenue par la coalition du Jubilée, était que des grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine, ou encore la Russie, n’ont pas signé le statut de Rome.
Le chef de l’opposition appartenant à la coalition Cord, Francis Nyenze, a déclaré sous les huées de ses adversaires que ce retrait ferait du Kenya un Etat paria et qu’il s’agissait d’un suicide politique.
Mais ces protestations n’ont pas servi à grand-chose. La motion a été adoptée à une grande majorité et une proposition de loi sera rédigée, qui devra ensuite être débattue à nouveau au Parlement puis ratifiée par le président.
Parallèlement, des fonds sont en train d’être levés pour permettre à des dizaines de députés d’accompagner le vice-président William Ruto à La Haye, afin de lui apporter un soutien politique pendant son procès.
Protestations des ONG
Amnesty International qualifie ce vote de « tentative inquiétante de refuser la justice » aux victimes des violences de 2007-2008, estimant qu'il « instaure un dangereux précédent pour l'avenir de la justice en Afrique ». Une inquiétude partagée par Ali Ouattara, le représentant en Côte d'Ivoire de la Coalition pour la CPI.
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Avril 2011 :

La CPI ? La parole aux Kenyans...


Reportage pour la chaine panafricaine Télé Sud, basée à Paris, diffusé cette semaine.

Le lien de la vidéo, à la 10e minute :
http://www.dailymotion.com/video/xib4a8_jt-21h00-telesud-mardi-19-avril-2011_news
La semaine dernière, les six suspects kenyans accusés par le procureur de la Cour Pénale internationale se sont rendus à La Haye, siège de la Cour, pour comparaitre pour la première fois dans les juges internationaux. Parmi eux deux ministres, dont Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya indépendant. Ils sont accusés de crimes contre l’humanité durant les violences postélectorales qui ont fait plus de 1200 morts au Kenya début 2008. Alors que la question de juger d’autres dirigeants africains responsables de violences liées aux élections, comme Laurent Gbagbo, le Kenya fait figure de précurseur en matière de justice international. Et la préparation du procès est sur toutes les lèvres au Kenya. Reportage à Nairobi de Melissa Chemam.
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Uhuru Park, a Nairobi, cœur de la capitale kenyane et symbole de l’indépendance. C’est ici que des milliers de Kenyans commencent leur journée, traversant le parc pour se rendre à leurs bureaux. Et ici comme ailleurs, en ce moment, on ne parle  que d’une chose, le procès des six suspects kenyans.
Selon les sondages, plus de 60% des Kenyans soutiennent l’initiative de la Cour Pénale internationale, comme Steven, étudiant.
« Je pense qu’ils doivent être jugés a la Haye plutôt qu’au Kenya parce que le Kenya a pris trop de temps pour mettre en place un tribunal pour les juger, et ca fait obstacle a la justice ».
D’autres Kenyans au contraire aimeraient voir un procès se tenir dans le pays, même s’ils font généralement confiance à la justice internationale, comme Munis, directrice de vente à Nairobi.
« Moi je préfèrerais les voir juger au Kenya parce que cela nous permettrait de tester nos institutions pour les construire mieux. Mais je fais confiance aux juges de la CPI parce que nous avons même un juge kenyan a La Haye, et ce serait très mauvais pour nous de dire que nous ne leur faisons pas confiance en tant que kenyan. J’ai confiance »
Mais ce qui est sur c’est qu’aucun kenyan, peu importe son origine ethnique, n’a oublié les massacres de 2008. Stéphane, vendeur dans la capitale, se souvient…
« Pour moi, c’était terrible, et ce qui inquiète les Kenyans c’est de voir ces violences se répéter parce que ca nous tire vers le bas vraiment, ce fut très mauvais pour nous 
Pour Marceau Sivieude, directeur Afrique de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, le pays a besoin de la justice internationale pour avancer.
  
« Je suis persuadé qu’effectivement la population kenyane soutient cette initiative. Je crois que ce qui s’est passé ces dernières semaines avec l’arrivée de ces six suspects à La Haye pour l’audience de citation à comparaître a matérialisé pour les Kenyans cette justice qu’ils attendaient depuis très longtemps et les évènements sanglants des violences postélectorales en 2007 et 2008 au Kenya ».
Les juges de la CPI doivent décider en septembre prochain s’ils inculpent les 6 suspects. Une chose est sure, le Kenya reste suspendu a cette échéance.
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Le Figaro, décembre 2010 :
LA CPI FAIT UN GRAND BOND EN AVANT AU KENYA

Le procureur de la Cour Pénale Internationale a annoncé mercredi midi, depuis La Haye aux Pays-Bas, les noms des six suspects qu’ils comptaient appeler devant le tribunal international mis en place pour juger les responsables des violences postélectorales au Kenya de fin 2007 début 2008.Ces six responsables politiques de haut rang sont soupçonnés d'avoir provoqué les troubles. Le chef de la police Mathew Iteere a précisé tôt ce matin que "la sécurité a été renforcée" dans tout le pays. Mais pour l’instant, le calme persiste au Kenya. Le discours de Luis Moreno Ocampo était attendu depuis des semaines et il a été salué par les défenseurs des droits de l’homme. Mais il a également révélé l’embarras de la classe politique.
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Melissa Chemam, à Nairobi.
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Luis Moreno Ocampo a enfin révélé mercredi les noms des six suspects kenyans qu’ils comptent appeler devant la Cour Pénale International. Et comme la presse locale l’annonçait depuis des semaines, il s’agit de personnalités clés de la vie politique. Le premier visé est le ministre suspendu et député d’Eldoret Nord, dans la Vallée du Rift, William Ruto. C’est dans cette région qu’ont éclatées les violences les plus nombreuses, dues aux contestations des résultats de la présidentielle du 27 décembre 2007. Des violences qui ont fait près de 1.200 morts et plus de 350.000 déplacés au Kenya.

Le procureur de la CPI  a déclaré que « dès le début 2008, William Ruto et Henry Kosgey, les dirigeants du Mouvement démocratique orange ont commencé à préparer un plan criminel pour attaquer ceux qu’ils identifiaient comme des partisans du parti au pouvoir, surtout dans la Vallée du Rift ». Il a ajouté qu’en réponse, « les membres du gouvernement ont aussi commis des crimes ».

Le deuxième suspect est donc Henry Kosgey, alors directeur de l’ODM (mouvement démocratique orange), le parti du premier ministre actuel Raila Odinga, opposé en 2007 au PNU (Party of National Unity) du président Mwai Kibaki.

Les quatre autres suspects sont le haut fonctionnaire et proche du président Francis Muthaura, le ministre des finances Uhuru Kenyatta, le journaliste Joshua Arap Sang, et enfin le député de Mandera et ancien chef de la police Mohamed Hussein Ali.

Pour Mose Mogeni, de l’organisation de défense des droits humains « InformAction », la plupart de ces noms étaient attendus et le pays devrait rester calme. « Je pense que tout cela est pour le bien du Kenya mais le problème sera de convaincre les suspects de se présenter d’eux-mêmes à La Haye, ce sera très difficile ».

Deux des suspects ont déjà réagi mercredi en clamant leur innocence. Pour Francis Mutaura, « le procureur a le devoir d’enquêter sur les circonstances de ces crimes et d’incriminer les coupables, mais malgré cela, il ne m’a pas contacté et ne m’a demandé aucun témoignage ».

Le Ministre des finances Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya, Jomo Kenyatta, a réagi avec le même scepticisme : « je suis à présent déclaré suspect et pourtant on ne m’a pourtant pas informé ni demandé de répondre aux accusations faites contre moi ». 

Le procureur doit à présent demander aux juges de la CPI de confirmer les charges pesant sur les suspects et de les appeler à se présenter devant la Cour à La Haye.

Le président Mwai Kibaki a de son côté publié une déclaration affirmant qu’il était prématuré de demander aux suspects de quitter leurs postes. Il a répété son souhait de voir une autre option mise en place : celle d’un tribunal local. Lundi dernier, la présidence kenyane avait en effet annoncé que le pays va parallèlement se doter de son propre tribunal pour juger les responsables présumés des violences.

Pour Muthoni Wanyeki, les responsables politiques kenyans sont pris de court. « Ils ne s’attendaient pas à ce que le procureur de la CPI agisse aussi vite. Et ils semblent qu’ils sont de plus en plus nerveux devant la perspective d’être poursuivis ».

Notons que le président américain Barack Obama a encouragé les dirigeants kenyans à coopérer avec la Cour. Il a salué les progrès déjà accomplis contre l’impunité dans ce pays d’Afrique de l’est, moteur de l’économie régionale. Ce procès est considéré par Ocampo comme crucial pour la stabilité du Kenya, qui doit organiser fin 2012 ses prochaines élections générales. Mais il fait également figure d’exemple pour tout le continent africain.

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