24/08/2014

Nigeria: Boko Haram claims birth of 'caliphate' in the North



Kano (Nigeria) (AFP) - Boko Haram's leader said a northeast town seized by the insurgents earlier this month has been placed under an Islamic caliphate, in a video obtained by AFP on Sunday.
In a July video, Shekau voiced support for the leader of the Islamic State (IS) militants Abu Bakr al-Baghdadi, who in late June declared himself "the caliph" and "leader of Muslims everywhere"."Thanks be to Allah who gave victory to our brethren in (the town of) Gwoza and made it part of the Islamic caliphate," Abubakar Shekau said in the 52-minute video.
But there was no indication from Shekau in the latest video that he was associating himself with Baghdadi, whose Sunni Muslim fighters have taken over parts of Iraq and Syria.
As such, it was not clear if Shekau was declaring himself to be a part of Baghdadi's call or if he was referring to a separate Nigerian caliphate.
In the 19th century, a Sokoto caliphate was proclaimed across most of modern-day northern Nigeria and was considered separate from other Islamic kingdoms, such as the Ottoman Empire.
Shekau -- who has been designated a global terrorist by the United States and sanctioned by the UN Security Council -- is shown in the video wearing military fatigues, with a Kalashnikov rifle strapped to his body.
He alternates between Arabic and the Hausa language that is dominant in the region.
He is pictured standing in front of three SUVs and flanked by four fighters, who are masked and armed. It is not clear when or where the video was filmed.
- 'We will not leave' -
There was no indication that Shekau was actually in Gwoza for the filming and his whereabouts remain unknown but he vowed that his fighters would keep control of the area.
"By the grace of Allah we will not leave the town. We have come to stay," he said.
The United Nations humanitarian office (OCHA) earlier this month confirmed reports that Gwoza was under rebel control.
Boko Haram is also believed to be in control of other areas near Gwoza in southern Borno, as well as large swathes of territory in northern Borno and at least one town in neighbouring Yobe state.
Mapping the precise areas which have fallen into Islamist hands is nearly impossible.
There are few humanitarian workers on the ground in the northeast, travel is dangerous and the region, which has been under a state of emergency since May of last year, has poor mobile phone coverage.
Experts have described Boko Haram's gains in recent weeks as unprecedented, saying the group was closer than ever to achieving its goal of carving out a strict Islamic state across northern Nigeria.
But many analysts believe the military still has the capacity to reverse the insurgents' advance.
A major offensive launched when emergency rule was declared in May last year appeared to put the militants on the defensive, flushing them out of their strongholds.
But critics say top brass failed to sustain the pressure and allowed the Islamists to retake some of the areas they had abandoned.
A lack of adequate weapons for troops sent to fight the well-armed rebels has hampered the counter-insurgency and some soldiers this week refused to deploy to Gwoza without better gear in an apparent mutiny.
- Gruesome executions -
After Shekau's 25-minute speech, the video shows militant fighters on pick-up trucks firing rocket-propelled grenades and other heavily armed insurgents firing weapons as they walk calmly along the road.
The footage appears to show them taking over a military base, stealing weapons and hundreds of rounds of ammunition as well as fuel cans.
In one frame, a fighter stands on top of a tank, waving the Islamists' black flag.
The end of the video apparently depicts scenes of grisly executions, similar to those released by IS in recent weeks. Boko Haram have used similar tactics before, however.
In one scene, about 20 men in civilian clothing are shown with their hands tied behind their backs and lying by the roadside before they are shot at close range.
A second shows two men, whom Shekau said disguised themselves as women to escape the town, beaten to death with shovels. Two others similarly dressed are shot beside what appears to be a trench full of bodies.
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En français :

Nigeria: Boko Haram place sous le règne du "califat islamique" une ville du nord-est

24/8/14 - 14 H 01 - Mis à jour le 24/8/14 - 20 H 30

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a placé sous le règne du "califat islamique" une ville du nord-est du Nigeria prise par le groupe islamique armé, selon une vidéo obtenue dimanche par l'AFP.
"Merci à Allah qui a donné à nos frères la victoire à Gwoza", qui fait désormais "partie du califat islamique", déclare Shekau dans une vidéo de 52 minutes.
Boko Haram, qui mène une insurrection armée depuis cinq ans, principalement dans le nord-est défavorisé du Nigeria, s'est fait connaître du monde entier en y enlevant plus de 200 lycéennes (dont on est toujours sans nouvelles) en avril à Chibok. Ce kidnapping avait suscité une indignation et un mouvement de soutien planétaires.
L'armée nigériane a très vite réagi dimanche après-midi, rejetant la proclamation de Boko Haram.
"Cette proclamation est vide de sens. La souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Etat nigérian sont intactes", a déclaré dans un communiqué le porte-parole des armées, Chris Olukolade.
Dans une précédente vidéo diffusée le 13 juillet, Abubakar Shekau avait apporté son soutien au chef de l'Etat islamique Abou Bakr Al-Baghdadi, qui contrôle de larges pans de territoires en Irak et en Syrie et a été proclamé par son groupe "calife" de tous les musulmans.
Mais Shekau ne mentionne pas Al-Baghdadi dans sa dernière vidéo de ce dimanche, et n'explique pas plus précisément s'il se range sous la bannière d'Al-Baghdadi ou s'il évoque un nouveau califat au Nigeria.
Au XIXe siècle, dans une région couvrant le nord de l'actuel Nigeria, avait existé le puissant califat de Sokoto, indépendant de l'Empire ottoman.
- "Nous sommes venus pour rester" -
Les liens idéologiques, financiers et militaires de Boko Haram avec d'autres mouvements jihadistes sont mal connus. Selon les experts, seuls des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sont avérés.
Dans cette nouvelle vidéo tournée en plein air, Shekau s'exprime alternativement en arabe et en haoussa, principale langue du nord du Nigeria.
Habillé d'un treillis militaire, de bottes noires, Kalachnikov sur l'épaule, il est flanqué de cinq hommes masqués et armés. Derrière eux, trois véhicules tout-terrains, avec à l'arrière plan des arbres et de la végétation, sans qu'il soit possible de localiser l'endroit.
"Ils appellent (ce pays) le Nigeria". "Nous sommes dans le califat islamique. Nous n'avons rien à faire avec le Nigeria", déclare Shekau, qualifié de "terroriste à l'échelle mondiale" par les Etats-Unis qui ont mis à prix sa tête pour 7 millions de dollars.
"Nous n'allons pas quitter la ville (de Gwoza). Nous sommes venus pour rester", affirme plus loin dans la vidéo un autre militant, non-identifié.
Après le monologue de 25 minutes de Shekau, la vidéo montre des scènes de tirs et de combats, puis des scènes atroces d'exécution, similaires à celles vues sur des vidéos de l'Etat islamique diffusées ces dernières semaines.
- Une stratégie de conquête -
La stratégie de Boko Haram a évolué, passant de la guérilla à une logique de conquête de territoires, selon plusieurs analystes.
Selon l'agence humanitaire des Nations unies (Ocha), Boko Haram s'est emparé début août de Gwoza, dans l'Etat de Borno.
Depuis avril, le groupe radical s'est emparé de nombreuses localités et contrôle des zones entières du nord-est du pays d'où l'armée a disparu, selon les témoignages d'habitants, de responsables de la sécurité et d'experts.
L'insurrection armée de Boko Haram, et sa répression féroce par l'armée nigériane, ont fait plus de 10.000 morts depuis 2009, selon des estimations. Quelque 4.000 personnes ont été tuées depuis début 2014 d'après Amnesty international, et 650.000 chassées de leurs foyers selon l'ONU.
Outre les régions isolées et pauvres du nord-est du Nigeria, des grandes villes comme Kano (nord) et Jos (centre), ainsi que la capitale fédérale Abuja (centre) ont été touchées par des attentats de Boko Haram.
L'armée nigériane, pourtant dotée d'un budget conséquent de 4,5 milliards d'euros par an, grâce aux revenus du pétrole dont le pays est le premier producteur en Afrique, s'est montrée jusqu'à présent incapable d'enrayer l'insurrection islamiste, en raison, selon des experts, de la corruption et de la désorganisation qui la minent.
Les soldats se plaignent d'être sous-équipés et mal armés face à Boko Haram. Une mutinerie a même éclaté cette semaine dans une base de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno où est né le groupe islamiste.

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