09/02/2014

Etre citoyen français, c'est quoi?


 Mention spéciale pour le blog d'Octave Nitkowski, 17 ans, fils d'ouvriers du nord, d'origines polonaises et algériennes, et passionné de politique! Auteur d'un essaie sur le FN en Picardie, et étudiant en première année de l'IEP de Paris :

A l'Ombre des terrils, sur le site de Libération : 

http://heninbeaumont.blogs.liberation.fr/about.html 

Ma Photo
Portrait Cédric Dhalluin pour Libération
Photo bannière prise à Loos-en-Gohelle, utilisation gracieusement permise par l'association BMU


L'auteur

Octave Nitkowski 

Je suis un fils du bassin minier. C’est là que je suis né il y a 16 ans, c’est là que j’ai grandi. Pendant les législatives, j’ai chroniqué sur mon blog ("Front contre front") le duel opposant Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon. La vie a désormais repris son cours normal. Mais il ne fallait pas en rester là. Les hommes et les femmes d’Hénin-Beaumont sont des gens qui vous marquent pour toute une vie. Et pourtant, force a été pour moi de constater que cette population est trop vite jugée, trop souvent victimes des clichés. Ainsi, ce blog est l’opportunité pour enfin leur donner la parole honnêtement, chercher à mieux les connaître et mieux les comprendre.



Avant-propos

L’histoire retiendra qu’Hénin-Beaumont fut le théâtre d’un événement historique. Jamais encore sous la Ve République deux anciens candidats à la présidentielle ne s’étaient affrontés pour un même siège de député. Cependant, la tempête désormais passée et à l’exception des quelques vestiges d’affiches où les visages de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon continuent de sourire aux automobilistes, rien ne permet d’affirmer que l’on se trouve ici dans ce qui fut pourtant l’épicentre d’une confrontation explosive dont les habitants se souviendront encore longtemps tant ils en furent ébranlés. Alors, à l’heure où la normalité semble être à la mode, Hénin-Beaumont serait-elle (re)devenue une ville « normale » ? Pas si sûr ! Depuis la fermeture des mines, les cicatrices sur les pierres, les corps et les âmes s’effacent lentement. Hénin-Beaumont se reconstruit, invente sa nouvelle identité, pas toujours avec sérénité d’ailleurs, comme en témoignent la violence des affrontements électoraux, les scandales politico-financiers à répétition, les nombreuses fermetures d’usines ainsi que le taux de chômage qui n’en finit pas de grimper. Et pourtant, dans ce climat de pessimisme permanent, le bassin minier a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Preuve qu’Hénin-Beaumont et sa région se réapproprient leur histoire  !
Ainsi, compte tenu des enjeux locaux et nationaux associés à Hénin-Beaumont, il paraît essentiel de donner la parole à ses habitants, prendre le pouls de la population, loin des clichés et du brouhaha médiatique dans l’objectif de recueillir leurs ressentiments, leurs espoirs mais aussi leurs craintes. Là est l’objectif de ce blog. Quoi de mieux que de rencontrer et de discuter l’espace d’un instant avec ces habitants, ceux qui donnent à la ville son souffle et qui font battre son cœur ? Il y a des gens dont on parle sans savoir véritablement qui ils sont. C’est le cas ici. Découvrons ainsi le vrai Hénin-Beaumont, celui dont on ne parle jamais – ou en mal – mais qui pourtant rassemble des vies, des vies certes différentes qu’ailleurs, mais des vies tout de même et qui ne demandent qu’une chose : être enfin respectées.

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Son portrait de Libé en septembre 2012 :

On a d’abord voulu le voir mi-juin. «Désolé, je ne suis pas dispo, j’ai bac français.»On a donc attendu qu’il planche sur Ophélie de Rimbaud. Il s’en est sorti par un 14 à l’oral qui confirmait ses craintes («la prof était bizarre, elle trifouillait dans sa trousse, elle ne prêtait aucune attention à ce que je lui disais»), compensé par un 20 à l’écrit davantage raccord avec son aura naissante de petit singe savant de la presse.
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