06/10/2013

ROMS : Parallèles franco-tchèques


Vue l'actualité sur la question des Roms en France, l'envie me prend de ressortir cet article écrit début 2009 sur la situation des Roms en République Tchèque.

L'article avait été publié dans le quotidien gratuit 20 Minutes, le voici sur mon blog, avec quelques photos personnelles.

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A Prague, être Rom, c'est pas Byzance

Publié le 16 janvier 2009.


« Dans ce coin de Zizkov, vers la place Havelckovo et la rue Lipanska, c'est le quartier rom... » Voilà comment les habitants de ce quartier, du 3e arrondissement de Prague, désignent leurs voisins d'origine rom. « Faites attention en vous rendant là-bas », ajoute-t-on. Pourtant, rien ne sépare la rue Seifertova de la rue Lipanska. Aux yeux d'un étranger, le passage d'un monde à l'autre n'est pas flagrant. Pourtant, il ne s'agit pas du même monde. Les Tchèques et les Roms ne se mélangent pas.

La plupart des « Tsiganes », comme les Tchèques les appellent, vivent en marge des villes. Les quartiers, comme celui de Zizkov, sont donc rares. Beaucoup de ses habitants ne travaillent pas ou occupent des métiers peu valorisés : balayeurs, éboueurs...

En République tchèque, les Roms sont la première minorité. Leur marginalisation s'est accentuée après la chute du communisme. Si bien que dans les années 1990, l'Etat a tenté de mettre en place une politique dite « multiculturaliste », pour revaloriser une population victime du racisme des Tchèques, un peuple homogène qui a peu connu l'immigration. 
« Cette politique a permis de revaloriser l'image de Roms, dans leur communauté et dans tout le pays. En mettant en valeur les artistes d'origine rom, notamment les musiciens de jazz », raconte le sociologue Mathieu Plésiat, qui vient de finir sa thèse au Centre français de recherche en sciences sociales (Cefres) de Prague, sur les Roms de République tchèque. « Mais elle a aussi enfermé les Roms dans le rôle du musicien, dans un ghetto fermé. » 
Depuis 2004, l'administration tchèque cherche à intégrer les Roms. « Le gouvernement se base sur une liste de localités, dites d'exclusion sociale, où vivent les Roms. En réalité, ces quartiers sont des logements construits en dehors des villes où les Roms ont été envoyés par l'Etat quand ils réclamaient une aide au logement », explique le sociologue. Mais comment briser le cercle de l'exclusion ? 
Beaucoup d'associations de défense des droits des Roms comptent sur les réglementations européennes. Des directives qui, malheureusement, restent encore souvent lettres mortes.

 De notre envoyée spéciale à Prague, Mélissa Chemam
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Lire l'article sur le site de 20 Minutes : http://www.20minutes.fr/monde/289543-prague-etre-rom-byzance


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