07/08/2013

Pédophile relâché au Maroc: la colère d'une partie du peuple


 Malgré les gestes du Roi et les derniers développements judiciaires en Espagne, plus de 2 000 personnes ont manifesté dans la soirée à Casablanca.


 Ce mardi soir, les quelque 2 000 personnes rassemblées sur la grande place Mohammed V, en plein centre de Casablanca, ont appelé à la justice. « Nous voulons une réforme de la justice », « le peuple veut juger les coupables », ont-ils ainsi scandé. Dans leurs rangs, des familles, des étudiants, des personnes âgées, beaucoup de citoyens peu habitués à sortir dans la rue. A leurs côtés, on trouvait des mouvements plus organisés, comme celui du 20-Février, né pendant le printemps arabe et qui milite pour des réformes politiques profondes. 

Pour certains éditorialistes marocains, la population est maintenant majoritairement satisfaite, et le mouvement devrait s'apaiser. Mais pour ces manifestants, le vrai problème est de remettre en question l'équilibre des pouvoirs en profondeur. Tous réclament des excuses royales, plus d'indépendance pour la justice et la remise en cause du droit de grâce.

Un autre rassemblement s'est déroulé au même moment à Marrakech. Dans les deux villes, la police est restée très discrète, contrairement à vendredi dernier lorsque les policiers anti-émeute avaient dispersé la manifestation, faisant des dizaines de blessés.

De son côté, Daniel Galvan doit être jugé à Madrid et sera peut-être même extradé vers le Maroc. Une réunion hispano-marocaine a été consacrée à cette affaire, ce mardi à Madrid : un haut fonctionnaire espagnol a jugé possible que le M. Galvan purge finalement sa peine en Espagne.


Hisham Almiraat, médecin dans la région de Casablanca, fondateur du site de débat politique Mamfakinch.com, s'est rendu ce mardi soir au « sit-in », pour défendre le droit à la démocratie et la séparation des pouvoirs au Maroc. « Cette affaire de pédophile gracié n'est que le symptôme d'un système qui ne marche pas très bien », considère-t-il. Ci-dessous, son témoignage.

Hisham Almiraat
Mamfakinch.com
Nous avons une sorte de cabinet royal qui agit comme un gouvernement de l'ombre, loin de toute responsabilité (...) Pour résumer, c'est l'absence de démocratie et l'absence de séparation des pouvoirs. Nous avons un chef de l'Etat qui intervient dans les décisions de justice et qui n'est redevable de rien.
 
06/08/2013 par Mélissa Chemam

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