31/07/2013

Zimbabwe : Enjeux du scrutin


Au Zimbabwe, on vote ce mercredi pour des élections générales : scrutin présidentiel mais aussi législatif et municipal. Leur résultat devrait pouvoir mettre fin à la coalition houleuse entre le parti historique la ZANU-PF et l'opposition du MDC, coalition installée après les dernières élections agitées de 2008, entachées par des violences et la mort de 200 personnes.
Mais les accusations de fraude se multiplient 
Mardi, veille du scrutin, les listes électorales complètes n'étaient toujours pas disponibles.

Enjeux du scrutin.

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A 89 ans, et après un règne presque sans partage, l'enjeu pour Robert Mugabe est de savoir s'il peut gagner sans manipuler les voix.

Pour le MDC, qui partage le pouvoir avec Mugabe depuis les élections disputés de 2008, la réponse est non.

Comme David Coltart, sénateur MDC, les partisans du Premier Ministre Morgan Tsvangirai, voient les manipulations de la ZANU-PF se multiplier au quotidien:

"Il n'y a pas eu de violence cette année ; l'Union africaine et la SADC n'accepteront pas des résultats marqués par des violences. Ils ont donc recours à des techniques plus sophistiquées pour décourager les jeunes et les électeurs des grandes villes, en manipulant la liste électorale et en la gardant secrète".

Robert Mugabe a pourtant exclus de laisser entrer des observateurs occidentaux.
Voici les raisons invoquées par son porte-parole Rugare GUMBO...

"Nous sommes un pays indépendant, un continent indépendant, nous avons ces organisations depuis longtemps, l'Union africaine depuis 1963, la SADC depuis les années 1980, la COMESA depuis les années 80 aussi, nous savons faire depuis longtemps, on organise des élections depuis 1980, et non n'avons jamais vu d'erreur. Notre plus grand problème est que les occidentaux pensent que la démocratie ne peut être atteinte que quand ils sont impliqués dans l'organisation d'élections et selon moi cela est faux".

Morgan Tsvangirai a lui aussi assuré lundi lors de son dernier rassemblement qu'il était sûr de la victoire.
Mais l'accord de partage de pouvoir aurait finalement affaibli la position du MDC.
Le MDC parie sur une victoire dès le premier tour.


Zimbabwe : bras de fer électoral


Au Zimbabwe, on vote ce mercredi pour des élections générales : scrutins présidentiel, législatifs et municipal. Elles opposent le parti historique la ZANU-PF et le Président Robert Mugabe à l'opposition du MDC, dirigée par le Premier Ministre Morgan Tsvangirai.
Alors que ce dernier multiplie les accusations de fraude, Mugabe se dit sûr de sa réélection après 33 ans au pouvoir. 

Description de ce bras de fer.

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Robert Mugabe, s'il incarne le dictateur par excellence en occident, reste populaire pour une grande partie des Zimbabwéens. Chez les plus âgés et les ruraux notamment, il reste un héros de l'indépendance.

Grande figure de la lutte contre les colons de l'ancienne Rhodésie du Sud, Mugabe est devenu Premier ministre à l'indépendance en 1980. Elu président de la République le 31 décembre 1987, il donne progressivement au régime son tournant dictatorial.

Mais pour ses ennemis, il reste celui qui a ensuite plongé l'ancien grenier à blé de l'Afrique dans l'hyperinflation et la pénurie alimentaire.

En face, Morgan Tsvangirai, à 61 ans, incarne le changement face à un Président de 89 ans, chef d'État le plus âgé d'Afrique.

Ancien mineur, ancien chef du Congrès des syndicalistes zimbabwéens, Tsvangirai est le fondateur du MDC et se présente depuis 2002 à la présidence.

Le scrutin comprend des élections législatives et municipales, mais le choix présidentiel focalise l'attention; du fait de la personnalité des deux adversaires mais aussi du fait de la précipitation de l'organisation.

Selon International Crisis Group, la date du scrutin est trop précoce, les institutions n'étaient pas prêtes et la modification de la Constitution en mars dernier n'a pas eu l'impact escompté.

Mugabe a mené campagne comme un héros indétrônable, son parti n'envisage même pas de perdre le pouvoir, alors que l'opposition dénonce fraudes, manipulations et tentatives d'intimidation.

Chef d'Etat d'un autre temps, après l'isolement diplomatique et 33 ans de pouvoir, Robert Mugabe est également apparu fatigué et dépassé par la machine de la campagne.
Mardi, la veille du scrutin, il a annoncé pour la première fois que - le cas échéant - il accepterait sa défaite.
Peut-il être réélu sans fraude? La question reste entière.


30/07/2013

On Zimbabwe: "A Predictable Tragedy" by Daniel Compagnon



A Predictable Tragedy
Robert Mugabe and the Collapse of Zimbabwe



Daniel Compagnon




A Predictable Tragedy

"Compagnon's devastating analysis of the regime argues that the country's collapse was in fact the predictable outcome of the methods and approach Mugabe has always followed. . . . Compagnon¹s book stands out as the best account of the crisis to date."—Foreign Affairs
"[A] masterpiece that will have a dignified shelf life in Zimbabwean studies. The book is well researched and detailed. Its arguments are convincing without being overly polemic. It leaves readers with no doubt about the culpability of Mugabe in the collapse of Zimbabwe."—African Studies Review
"In this passionate book, Daniel Compagnon delivers an unrelievedly withering indictment of Zimbabwe's post-independence political regime. . . . Wide-ranging and detailed, the analysis is illuminating and provocative."—International Journal of African Historical Studies
"Daniel Compagnon's book succeeds in its fundamental task: it describes in great detail how Robert Mugabe destroyed Zimbabwe. Indeed, it is highly unlikely that we will see a more comprehensive description of the Mugabe regime. While the exact endpoint of that regime remains to be determined, Compagnon's book will be seen as an authoritative account of how it wrecked a once-vibrant country."—Jeffrey Herbst, President, Colgate University
"A Predictable Tragedy provides a comprehensive historical analysis of the nature of Robert Mugabe's rule. This is an important contribution because it shows that post-2000 Zimbabwe politics are not 'new' but the product of an authoritarian political system that began in 1980. Mugabe's regime is, and always has been, one of personal rule, Compagnon argues. Academics and domestic opponents were taken in by the regime's rhetoric of reconciliation, democracy, and socialism, failing to understand the true character of the regime. Only after 2000 did they begin to comprehend, and then very slowly and perhaps not yet fully, the Mugabe regime's commitment to hold power at all costs."—Norma Kriger, author of Guerrilla Veterans in Zimbabwe: Symbolic and Violent Politics, 1980-1987
When the southern African country of Rhodesia was reborn as Zimbabwe in 1980, democracy advocates celebrated the defeat of a white supremacist regime and the end of colonial rule. Zimbabwean crowds cheered their new prime minister, freedom fighter Robert Mugabe, with little idea of the misery he would bring them. Under his leadership for the next 30 years, Zimbabwe slid from self-sufficiency into poverty and astronomical inflation. The government once praised for its magnanimity and ethnic tolerance was denounced by leaders like South African Nobel Prize-winner Desmond Tutu. Millions of refugees fled the country. How did the heroic Mugabe become a hated autocrat, and why were so many outside of Zimbabwe blind to his bloody misdeeds for so long?
In A Predictable Tragedy: Robert Mugabe and the Collapse of Zimbabwe Daniel Compagnon reveals that while the conditions and perceptions of Zimbabwe had changed, its leader had not. From the beginning of his political career, Mugabe was a cold tactician with no regard for human rights. Through eyewitness accounts and unflinching analysis, Compagnon describes how Mugabe and the Zimbabwe African National Union-Patriotic Front (ZANU-PF) built a one-party state under an ideological cloak of anti-imperialism. To maintain absolute authority, Mugabe undermined one-time ally Joshua Nkomo, terrorized dissenters, stoked the fires of tribalism, covered up the massacre of thousands in Matabeleland, and siphoned off public money to his minions—all well before the late 1990s, when his attempts at radical land redistribution finally drew negative international attention.
A Predictable Tragedy vividly captures the neopatrimonial and authoritarian nature of Mugabe's rule that shattered Zimbabwe's early promises of democracy and offers lessons critical to understanding Africa's predicament and its prospects for the future.
Daniel Compagnon is Professor of Political Science at the University of Bordeaux and coauthor of Behind the Smokescreen: The Politics of Zimbabwe's 1995 General Elections.

29/07/2013

Crisis Group's report ahead of Zimbabwe's elections: "Conditions for a free and fair vote do not exist"

Read more on ICG's website: http://www.crisisgroup.org/en/publication-type/media-releases/2013/africa/zimbabwes-elections-mugabes-last-stand.aspx

Very appalling predictions.

Listen to us on RFI on Tuesday morning for more:
07h15 and 08h14 Harare time in French.
See here:
http://www.rfi.fr/rfi_news_africa

More on Zimbabwe's latest news in French here:
http://www.rfi.fr/afrique/20130729-zimbabwe-police-arrete-morgan-komichi-proche-premier-ministre


Zimbabwe’s Elections: Mugabe’s Last Stand

Johannesburg/Brussels   |   29 Jul 2013

A return to protracted political crisis, and possibly extensive violence, is likely as Zimbabwe holds elections on 31 July. Conditions for a free and fair vote do not exist.
Zimbabwe
“Major political institutions  will have to make difficult choices in August. No policy would be free of costs, but a renewed effort to uphold basic standards would stand the best chance eventually to cure Zimbabwe’s dangerous fevers”.
Piers Pigou, Crisis Group’s Southern Africa Project Director
In its latest briefing, Zimbabwe’s Elections: Mugabe’s Last Stand, the International Crisis Group examines Wednesday’s presidential, parliamentary and local elections. With the voters roll in shambles, security forces unreformed, the media grossly imbalanced, the electoral commission ill-prepared and allegations of rigging pervasive, it is likely they will be so deeply flawed, or the results so sharply contested, that they will usher in an exacerbated crisis. 
The briefing’s major findings and recommendations are:
  • President Robert Mugabe, at 89 years old and with 33 years at the helm, seeks to ensure his Zimbabwe African National Union-Patriotic Front (ZANU-PF) regains full control of government before embarking on a fraught succession process. Out-manoeuvring both the two rival Movement for Democratic Change (MDC) formations and the Southern African Development Community (SADC), ZANU-PF hardliners, supported by the president, secured a Constitutional Court ruling that confirmed the premature election date, shutting down any prospects of necessary reform.
  • MDC formations favoured a later date but had to participate, as a boycott would have been counter-productive. The opposition parties feel they must demonstrate they retain popular support.
  • ZANU-PF has a strong resource advantage in the campaign. The two MDC formations have struggled to raise money but are relatively well organised. Prime Minister Morgan Tsvangirai’s MDC-T believes it can win the presidency but fears the electoral commission is being undermined from within and cannot deliver a free and credible electoral process.
  • SADC and the African Union (AU), the only outside entities with sufficient standing, self-interest and on-ground presence to have a chance of managing a potentially explosive situation, face severe credibility tests. They must avoid a narrow, technical approach. If the vote is deeply flawed, they should declare it illegitimate and press for a re-run after several months of careful preparation, or, if that is not possible, facilitate negotiation of a compromise acceptable to the major parties. Strong diplomacy will be needed to forestall violence if the presidential contest moves to a run-off in conditions like 2008, or, if President Mugabe loses at any stage, to ensure a smooth transition.
“Five years on from the violence and chaos that the flawed 2008 elections led to, Zimbabwe’s main political actors each retain substantial national support and a claim to exercise primary responsibility for the nation’s future”, says Trevor Maisiri, Crisis Group’s Southern Africa Senior Analyst. “However, they have made little if any genuine progress toward the mutual trust, or at least tolerance, that might enable them to agree on a solution to their political deadlock”.
“Major political institutions, like the European Union, that have indicated they will follow an African lead in these elections will have to make difficult choices in August”, says Piers Pigou, Southern Africa Project Director. “No policy would be free of costs, but a renewed effort to uphold basic standards would stand the best chance eventually to cure Zimbabwe’s dangerous fevers”.

28/07/2013

Zimbabwe : arrestation d'un proche de Tsvangirai


Au Zimbabwe, un proche du Premier ministre Morgan Tsvangirai et vice-ministre issu de l'opposition a été arrêté dimanche par la police. Celle-ci n'a pas révélé son motif mais le vice-ministre des transports, Morgan Komichi, a affirmé avoir rendu public le fait que des bulletins de vote au nom de Tsvangirai avaient été retrouvés dans une poubelle.
La porte-parole de la police, Charity Charamba, a confirmé cette arrestation qui intervient à trois jours des élections générales de mercredi sans préciser les accusations portées contre M. Komichi.


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Le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), le parti de Tsvangirai accuse la Commission électorale zimbabwéenne, la ZEC, de mener une "chasse aux sorcières" contre ses partisans au lieu d'enquêter sur la disparition des bulletins de vote.
Douglas Mwonzora est le porte-parole du MDC. Il confirme l'arrestation du vice-président de leur parti Morgan Komichi.

Douglas Mwonzora : 
" Ils ne l'ont pas arrêté parce qu'il a fait quelque chose de mal, mais parce qu'il a fait quelque chose de bien. Donc nous nous attendons à ce qu'il le garde en état d'arrestation. Cela intervient après ses révélations prouvant qu'il a trouvé des bulletins de vote dans une poubelle. Cette arrestation a pour but d'écarter le MDC. Nous avons des preuves de fraudes, par exemple que les autorités remplacent les agents de surveillance du vote par des agents de renseignements. Leur but est de faire peur aux électeurs et de faciliter les manipulations des voix. "

Selon Morgan Komichi, une enveloppe de bulletins de vote au nom de Tsvangirai, auraient en effet été retrouvés dans les poubelles du Centre de conférence internationale d'Harare, où les membres des forces de sécurité ont voté en avance les 14 et 15 juillet derniers.

Mais pour la police, Komichi est le premier suspect dans cette affaire...

La-porte-parole de la police a affirmé ce dimanche que "tant qu'il refuse de dévoiler l'identité de son informateur, la police le tiendra pour responsable".
Les élections présidentielle, législatives et municipales du 31 juillet sont très disputés entre les deux partis qui se partagent actuellement le pouvoir au sein d'une coalition houleuse.

La ZANU-PF au pouvoir depuis l'indépendance du pays voit déjà son dirigeant Robert Mugabe réélu, après 33 ans à la tête du pays et malgré ses 89 ans.
Mais pour les partisans du MDC et de son leader, le PM Morgan Tsvangirai, les preuves de manipulations de votes se multiplient.

Cela n'a pas empêché Robert Mugabe de promettre un vote pacifique, libre et impartial, hier. Lors de son dernier rassemblement devant 40 000 de ses partisans, à Harare, il a affirmé ne vouloir que "la paix".

 Lors du précédent scrutin, en 2008, Tsvangirai avait obtenu 47% des suffrages, devant Mugabe et ses 43%.
Mais les partisans du chef de l'Etat sortant avaient déclenché une vague de violences, faisant quelque 200 morts.
Face à l'urgence, Tsvangirai avait retiré sa candidature, et a été nommé Premier ministre dans cette cohabitation difficile.

Zimbawe J-3


 Au Zimbabwe, le chef des observateurs de l'Union Africaine, l'ex-président nigerian Olusegun Obasanjo, devait arriver dans la capitale Harare samedi soir. Il était attendu plus d'une semaine plus tôt, alors que le Zimbabwe se prépare pour les élections législatives et présidentielle de mercredi (31 juillet). Son retard constitue un élément de tension supplémentaire autour d'une scrutin annoncé comme fermement disputé entre le Président Robert Mugabe, qui détient le record de longévité au pouvoir sur le continent, et son opposant et Premier ministre Morgan Tsvangirai.

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L'Union africaine avait confirmé vendredi qu'il devait arriver samedi.
Mais Olusegun Obasanjo, chef des observateurs de l'organisation panafricaine, était attendu au moins une semaine plus tôt.

Côté zimbabwéen, aucune raison officielle n'a été donnée à ce retard de l'ancien président nigérian.
La président de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a seulement évoqué mercredi un problème d' "autorisation".
Elle s'est rendue elle-même à Harare mercredi dernier pour enfin organiser l'arrivée de la mission.

La presse nigériane n'a pas manqué de relever que l'ancien président n'était pas le bienvenu chez son homologue Mugabe.
Cela remontrait à son intervention en 2000 comme médiateur lors de la crise provoquée par la réforme agraire du parti au pouvoir, la ZANU PF.
Il est également accusé par de nombreux partisans de Robert Mugabe, de ne pas cacher sa préférence pour le parti du rival et Premier ministre Morgan Tsvangirai, le MDC.

Pourtant le porte-parole de la ZANU PF joint par RFI a assuré que l'ancien président nigérian restait le bienvenu...

A 89 ans, Robert Mugabe, est au pouvoir depuis 33 ans et se présente pour le 7ème fois.
 Quelque 6 millions 400 000 Zimbabwéens sont appelés aux urnes mercredi pour ces élections législatives, municipales et présidentielle.

Aux côtés de 6000 observateurs zimbabwéens, 600 observateurs étrangers superviseront ces élections générales.
La plupart d'entre eux sont africains - 60 de l'Union africaine, le président Mugabe ayant refusé la présence d'observateurs occidentaux, suite aux sanctions appliqués contre son régime depuis la crise de 2000.


27/07/2013

Libye : journée de colère contre les islamistes


La Libye a décidé la fermeture de ses frontières terrestres avec l'Egypte. 
Selon le Premier ministre, il s'agit d'empêcher les responsables de l'assassinat du militant politique tué vendredi à Benghazi de s'enfuir.
Un assassinat qui a suscité la colère dans la grande ville de l'est mais aussi dans la capitale Tripoli.

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Samedi, des centaines de manifestants sont descendus dans la rue de Benghazi pour manifester leur colère.
Une colère dirigée contre les Frères musulmans, accusés d'attiser l'instabilité dans le pays, au lendemain de plusieurs assassinats :
vendredi celui du militant politique anti-islamiste, Abdessalem al-Mesmari et dans la nuit ceux de deux officiers de l'armée.

Des centaines de manifestants ont pris les rues d'assaut dans la nuit.
Et tôt samedi matin, les locaux du Parti pour la Justice et la Construction à Benghazi, bras politique des Frères musulmans, ont été attaqués et saccagés.

A Tripoli, des centaines de personnes se sont également rassemblées samedi contre les frères musulmans, en solidarité avec la capitale régionale de l'est.

Benghazi, bastion de la révolte contre Kadhafi, est donc prise par un vent de révolte anti-islamistes.
Le calme est revenu samedi soir, mais les manifestants envisagent de se réunir de nouveau lors des funérailles de Mesmari.

Avec la mort de l'avocat, la Libye semble avoir connu son premier assassinat d'un activiste politique.

Avocat et activiste politique, Abdessalem al-Mesmari faisait partie des fondateurs de la Coalition du 17 février qui avait conduit à la chute du régime de Kadhafi, avant la naissance du Conseil National de Transition, le CNT.
Il était connu pour sa position très critique envers les Frères Musulmans.

Les manifestations et violences entre milices armées ont également entraîné le départ du ministre de la Défense, Mohamed al-Barghathi.
Le Premier ministre Ali Zeïdane, a annoncé samedi soir qu'il allait remanier son gouvernement face à "l'urgence de la situation".

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Parallèlement, une prison de Benghazi a été le théâtre d'une émeute et d'une attaque depuis l'extérieur.
Plus d'un millier de détenus se seraient échappés.
Selon le premier ministre, "les habitants du voisinage ont lancé l'attaque, parce qu'ils ne veulent plus de cette prison à proximité de leurs habitations".

Zimbabwe- Trailer for the just completed film 'Beatrice Mtetwa and the Rule of Law'


Beatrice Mtetwa and the Rule of Law-Trailer


Trailer : http://vimeo.com/58496261

The trailer is for the just completed film Beatrice Mtetwa and the Rule of Law which is seeking distribution around the world.
The film opens with Beatrice saying, "People who do things under the cover of darkness are afraid of light. So, if you come at midnight I'll be there with my headlights glaring..."
Although Beatrice Mtetwa's arena is Zimbabwe, her message and bravery are universal. As an African woman, she has stood up to one of the continent's most brutal dictators, Robert Mugabe. In spite of beatings by police, Beatrice has courageously defended in court those jailed by the Mugabe government—peace activists, journalists, opposition candidates, farmers that had their land confiscated, ordinary citizens that had the courage to speak up.
As Zimbabwe faces a presidential election in the summer of 2013, we hope that the film will spark dialogue and change in the country and throughout Africa, while also bringing the story of this inspiring woman to the attention of the rest of the world.

26/07/2013

Tunisie : démission de 42 députés de la Constituante


En Tunisie, 42 députés ont annoncés vendredi soir leur intention de démissionner de l'Assemblée nationale constituante dans le but d'exiger l'achèvement du texte constitutionnel et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale.

Le pays est encore sous le choc après l'assassinat jeudi de l'opposant Mohamed Brahmi.

Karima Souid, député du groupe AL MASSAR à l'ANC pour la circonscription France Sud, et assesseur du Président de l'ANC en chargée de l'Information, de la Communication et Relation avec les médias, l'a annoncé vendredi soir, peu avant l'organisation d'une conférence de presse à Tunis.

Amor Louhichi, chargé des relations extérieures du parti Nidaa Tounes, confirme que tous les députés de ce parti d'opposition ont rejoint l'appel à démissionner. Ils exigent la mise en place d'un collège constitutionnel pour la rédaction de la future constitution tunisienne et d'un gouvernement d'union.

Plus d'infos sur RFI demain matin.

Libye : premier assassinat "politique"


En Libye, un assassinat politique bouleverse également le pays. Vendredi après-midi a été rapporté la mort par balle d'Abdessalem al-Mesmari, avocat et militant politique figure du soulèvement contre le pouvoir de Kadhafi du 17 février 2011. 
 L'avocat "a été tué à sa sortie d'une mosquée à Benghazi, dans le quartier al-Berka. Il a été atteint par une balle dans le cœur , selon le porte-parole de la cellule commune de sécurité le colonel Mohamed al-Hijazi.

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De nombreux Libyens ont les yeux rivés sur la Tunisie voisine.
Avec la mort de Abdessalem el Mesmari, la Libye connaît son premier assassinat d'un activiste politique.

Si le pays souffre de violences endémiques depuis 2011, ce sont principalement les forces de sécurité qui sont ciblées. Cet assassinat pourrait donc marquer un tournant.

Avocat et activiste politique, Abdessalem al-Mesmari faisait partie des fondateurs de la Coalition du 17 février qui avait conduit à la chute du régime de Kadhafi, avant la naissance du Conseil National de Transition, le CNT.
Il était également connu pour sa position très critique envers les Frères Musulmans et intervenait régulièrement à la télévision pour dénoncer la présence de milices armées qui se sont multipliées dans les rues du pays depuis la chute du régime dictatorial.

Selon des sources libyennes, il préparait une manifestation contre la place des milices dans le pays pour le 28 juillet.

Récemment, il avait manifesté son hostilité à la loi adopté en mardi dernier pour écarter de la vie politique certaines personnalités jugées trop proches de l'ancien régime, une loi votée sous la pression des islamistes.

Selon les médias libyens, Mesmari avait déjà rapporté avoir reçu des menaces de mort après avoir critiqué le rôles des islamistes dans le CNT.

Selon le porte-parole de la cellule commune de sécurité, la balle qui a atteint Mesmari en plein cœur serait celle d'un tireur d'élite, bien qu'il ait reconnu qu'aucun témoin n'a assisté à la scène.

L'assassinat a eu lieu vendredi en début d'après-midi, à Benghazi, le berceau de la révolte anti-Kadhafi, dans l'est de la Libye, une région qui est actuellement en proie à une vague de violence : explosions, attaques, assassinats, menaces contre des membres de la police et de la magistrature, se sont multipliés ces dernières semaines.

Parallèlement, l'ambassade des Émirats arabes unis à Tripoli a été la cible tôt jeudi matin d'une attaque à la roquette, selon le ministère de l'Intérieur ; l'attaque n'a pas fait de victimes.


"REFUSE THE HOUR" : KENTRIDGE A PARIS QUARTIER D'ETE



KENTRIDGE OU LA MAGIE DE LA NÉGATION DU TEMPS
26 juillet 2013  Par Melissa Chemam
Toute la Culture


25/07/2013

Mali : Une élection sous influence française, selon SURVIE


Mali : Une élection sous influence française, cautionnée par l’Union Européenne et l’ONU

25 juillet 2013 par Survie

Les Maliens sont convoqués le 28 juillet pour élire leur président de la République. L’association Survie dénonce les pressions des autorités françaises et des autres puissances qui dictent aux autorités maliennes les conditions et la date du scrutin.
Alors que ces élections sont censées viser le retour à un ordre institutionnel stable, de nombreux éléments remettent en cause sa crédibilité :
  • la situation à Kidal est instable [1]. L’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013, imposé au gouvernement malien par intérim, a abouti sur un retour symbolique de 150 soldats maliens, fortement encadrés par les troupes françaises et les casques bleus et d’une partie de l’administration malienne, et un regain de tensions.
  • le vote des déplacés, des réfugiés, et de très nombreux Maliens est compromis [2].
  • des soupçons de fraude sur la base de cartes électorales sans photographie (un marché français) se font déjà entendre, y compris par un des favoris de l’élection, Soumaïla Cissé.
De très vives critiques ont été émises, tant par les plus hautes autorités maliennes, que des partis politiques et la société civile [3], pointant notamment l’ingérence et les pressions françaises. La France et la communauté internationale restent sourdes et, malgré les préoccupations des Maliens, travaillent à imposer la mascarade.
Pour les autorités françaises, ces élections sont l’aboutissement d’une séquence d’ingérence politique, militaire et diplomatique dans la résolution de la crise malienne [4], totalement décomplexée.
Le 28 mars, François Hollande déclarait dans son allocution télévisée qu’il serait "intraitable" sur la tenue des élections maliennes : les autorités françaises font de ces élections leur question, et ont déjà admis que le taux de participation serait peu élevé. Le ministre Pascal Canfin l’assume : « le taux de participation est traditionnellement faible dans le pays , oscillant entre 20% et 30% [il était en fait de 36% à l’élection de 2007]. (..) Si dans le contexte actuel, avec le très grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées, on arrivait à 30%, ce serait un succès. »" [5] !
Après avoir souligné les risques d’une telle élection [6], Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, est finalement prêt à les cautionner, laissant une fois de plus l’ONU servir d’écran de fumée aux intérêts français en Afrique. Il a ainsi déclaré lors d’un point de presse le 15 juillet "que les résultats – même si les élections peuvent être imparfaites – doivent être respectés par les parties, toutes les parties."
L’Union Européenne s’est aussi préparée à cautionner cette élection, en la finançant à hauteur de 17 millions d’euros et en y envoyant une mission d’observation électorale, qui ne se rendra pas dans les 3 régions du Nord du pays, et qui est présidée par le parlementaire Louis Michel, connu pour sa caution à des élections truquées, comme récemment lors des élections législatives au Tchad (2011).
Annulant la procédure d’appel d’offre, le gouvernement malien a attribué le marché des cartes électorales de manière discrétionnaire à Morpho Safran, société possédée à 30% par l’Etat français pour plus de 13 millions d’euros. Un contrat juteux qui augure d’un "marché de la reconstruction" qui saura bénéficier aux entreprises françaises.
Alors que les élections sont censées se faire dans un contexte de paix et de maîtrise du territoire, les "accords" de Ouagadougou maintiennent dans le flou la question du désarmement : cantonnement et non désarmement des groupes armés, mise sur pied d’équipes mixtes de sécurité, redéploiement très restreint de l’armée nationale et de l’administration. La France et la communauté internationale remettent notamment le désarmement des groupes rebelles et la résolution de la crise au lendemain d’une élection faussement présentée comme le gage d’un nouveau départ pour le Mali.
L’association Survie exige la fin de l’ingérence française au Mali et le retrait des 3200 soldats français toujours présents au Mali. Survie exhorte la France et l’Union européenne de cesser toute pression sur les autorités maliennes, dans le cadre de cette élection et par la suite.
[1] Des violences provoquant la mort de plusieurs civils ont eu lieu la semaine du 15 juillet, à 10 jours de l’élection présidentielle, compromettant la tenue du scrutin dans la zone.
[2] Le fichier à partir duquel sont constituées les listes n’est pas exhaustif (il y manque des villages, l’inscription des jeunes majeurs) et les autorités n’ont pas été en mesure de distribuer toutes les cartes électorales. Nombre de Maliens vivant en France, inscrits sur les listes, ne pourront pas non plus voter. 
[3] Ainsi, le président de la CENI émettait des doutes sur le scrutin le 28 juin 2013 ( http://maliactu.net/soumaila-cisse-... ) et le Président de la République par intérim confirmait que "Le délai souhaité par certains ne permettra pas de résoudre les problèmes techniques" (http://www.lesechos.fr/economie-pol... ) ; on peut aussi évoquer les critiques de Tiebele Drame, négociateur de l’accord de Ouagadougou, qui a retiré sa candidature en qualifiant Laurent Fabius de "directeur des élections au Mali" (http://maliactu.net/tiebile-drame-j... ) .
[4] Voir à ce propos l’ouvrage collectif de Survie, La France en guerre au Mali – enjeux et zones d’ombre, qui sera publié le 22 août aux Editions Tribord. Les principales séquences ce cette ingérence sur les suivantes : résolutions à l’ONU en faveur d’une intervention militaire, lancement de l’opération Serval - sans mandat multilatéral, imposition d’une feuille de route aux institutions maliennes fin janvier 2013, organisation d’une conférence sur le financement de la reconstruction du Mali coprésidée par la France et l’Union européenne, pressions pour imposer une médiation avec certains groupes armés au Nord en amont des élections…
[5] Pascal Canfin déclarait le 22 mai devant la Commission des Affaires Etrangères de l’Asssemblée Nationale, en assumant le rôle français d’organisation de l’élection présidentielle : « Un bon indicateur sera la participation. S’il faut bien entendu d’abord que les gens puissent voter – c’est le sens de notre travail sur la gestion des listes électorales –, encore faut-il qu’ils le souhaitent. Nous travaillons, en lien avec le PNUD, à mobiliser la société malienne autour de ces élections. Le taux de participation est traditionnellement faible dans le pays, oscillant entre 20% et 30%. Si dans le contexte actuel, avec le très grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées, on arrivait à 30%, ce serait un succès ».
[6] "En l’absence de réconciliation, il ne peut guère y avoir de débat politique constructif et des élections risqueraient d’exacerber l’instabilité, voire de donner lieu à des violences. [...] il sera extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, d’organiser un scrutin libre et pacifique dans le nord, en particulier dans les camps de réfugiés et chez les déplacés." Rapport S/2013/189 (26 mars) du Secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali.

24/07/2013

Paris just before Summer - in pictures



Paris, my home

Black and white for the last grey days of the summer, June 2013.





Butte Montmartre - Pile et face











Paris 18ème











Markets and fabrics





My hood





23/07/2013

Tunisie : D'où vient le Tamarrod tunisien



En Tunisie, le Premier ministre Ali Larayedh a répondu ce lundi aux demandes de dissolution de l'Assemblée nationale constituante émise par le mouvement Tamarrod. Ce mouvement s'est inspiré de mouvement de rébellion égyptien (tamarrod signifie rebellion en arabe), responsable des manifestations monstre contre l'ancien Président égyptien Mohamed Morsi.
Mais selon le chef du gouvernement tunisiens, ces exigences et ce mouvement même mettent seulement "en danger le processus démocratique" du pays.
Ali Larayedh a désigné ce mouvement comme une "chose copiée qui n'est pas claire", en référence au modèle de la campagne en Egypte ayant conduit à la destitution, le 3 juillet du président islamiste.
Décryptage du mouvement.

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Le Tamarrod tunisien a lancé le 4 juillet dernier une collecte de signatures pour réclamer la dissolution de la Constituante en Tunisie, selon son porte-parole, Mehdi Saïd.

Elue en octobre 201, cette Assemblée constituante n'a en effet toujours pas adoptée de Constitution.
Le groupe Tamarrod est né il y a à peine quelques semaines en Tunisie, courant juin, mais parle déjà de 870.000 signatures collectées, un nombre difficile à vérifier pour l'instant mais qui paraît élevé.
Le groupe se veut populaire, laïc et indépendant des partis.

Face à ce mouvement,

Si pour le gouvernement, le Tamarrod tunisien ne représente personne, au sein des autres partis tunisiens, la démarche interpelle.

 Wahid Jomaa est le Président du Conseil national Forum démocratique pour le travail et les Libertés - 'Ettakatol' - parti du Président de la constituante, et membre de la coalition au pouvoir. Il avoue comprendre les revendications de Tamarrod.

Wahid Jomaa – Ettakatol :

"Si cet appel a pour but d'accélérer le processus de travail de l'Assemblée constituante, nous sommes pour, surtout s'il s'agit vraiment d'un mouvement populaire, mais s'il s'agit de détruire ce qui a déjà été accompli, ce n'est pas la bonne voie. La Tunisie a besoin de finir sa constitution et sa transition démocratique".

Même réaction au sein du parti Nidaa Tounès, dans l'opposition, selon laquelle les Tunisiens ont besoin d'une nouvelle constitution.

Demande confirmée par Amira Yahyaoui, présidente d'Al Bawsala, une organisation non gouvernementale indépendante, issue de la société civile. Mais selon elle, le Tamarrod tunisien ne représente pour l'instant personne, ni politiquement ni sur le plan de la représentation populaire

Amira Yahyaoui, présidente d'Al Bawsala :

"Ce sont surtout des jeunes qui rêvent de reproduire le mouvement égyptien, mais il n'est pas populaire, ce sont des laïcs, antiislamistes, mais ils ne sont pas populaires et ne pourront jamais faire dissoudre l'assemblée".

Tentative de copie de l'élan du Tamarrod égyptien, le mouvement du même nom tunisien reste pour l'instant un épiphénomène.


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NB. 

La Tunisie est conduite par un gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda. Ceux-ci se sont alliés à deux partis laïcs de centre-gauche mais ils doivent trouver une majorité beaucoup plus large pour faire adopter une nouvelle loi fondamentale. L'ANC est très critiquée notamment par l'opposition en raison de ses dysfonctionnements et le retard mis dans l'adoption de la Constitution et la mise en place d'institutions pérennes.


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Le lien audio :
https://soundcloud.com/melissa-chemam/tunisie-qui-est-derri-re-le



22/07/2013

Algérie : attaques contre AQMI ce week-end


En Algérie, les forces de sécurité ont annoncé dimanche avoir abattu quatre islamistes ce week-end dans la région de Bouira, à environ 100 km au sud-est d'Alger. Au moins deux d'entre eux seraient des responsables d'AQMI, Al Qaïda au Maghreb islamique, selon la presse algérienne.
  Les quatre hommes voyageaient à bord d'un véhicule et avaient été pris en filature par la sécurité militaire avant de tomber dans une embuscade à la sortie de la ville de Sour-el-Ghozlane, selon le quotidien Le Soir d'Algérie, qui cite des sources sécuritaires.

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Selon le quotidien algérien El Watan : deux des quatre terroristes éliminé dans la nuit de vendredi à samedi à la sortie est de la ville de Sour El Ghozlane, au sud de Bouira, ont été identifiés par les services de sécurité algériens :

il s'agirait de deux lieutenants de Abdelmalek Droukdel, le chef d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) :
- le dénommé Bourihan Rabah, alias Abou Abderrahmane, identifié, samedi dernier, grâce aux examens de son ADN, effectués à Alger.

L’émir en question était responsable des relations interzonales d’AQMI, un nouveau poste au sein de cette organisation terroriste. Selon nos sources, Si Yahia, originaire de Boumerdès avait rejoint le maquis en 1999.

- et Lafi Lakhdar alias Abou El Walid El Touhami, qui serait un responsable de la communication en remplacement de Salah Gasmi, alias Mohamed Abou Salah arrêté en 2012 à Chorfa à l’est de Bouira.

La chaîne Annahar d’Algérie a également annoncé que des unités de l’armée algérienne avaient tué 4 islamistes extrémistes, parmi eux, le deuxième homme de l’organisation d’Al Qaïda du Maghreb, Abou Walid Touhami.
Selon un expert sécuritaire, Abou Walid Touhami âgé de 36 ans a adhéré à Al Qaïda du Maghreb en 2002.

Selon Le Soir d'Algérie, ces informations auraient été confirmées par les services de sécurité.

Il rappelle par ailleurs que AQMI "se fait plutôt rare depuis l’élimination l’an dernier, de son commando sur le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas", et parle là de "coup fatal".

Selon le quotidien algérien El Watan, toujours :

Cette opération a été rendue possible grâce aux renseignements faisant état d’un probable déplacement des lieutenants de Droukdel à bord d’un véhicule touristique.
Le groupe avait pour mission de mettre en place une nouvelle stratégie dont le but est de desserrer l’étau dans les maquis de la région qui s’étalent des monts des Bibans dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, de Tamelhat (Ahnif) et les monts de djebel Boukhil au nord de M’sila.

Le journal souligne que la wilaya de Bouira est devenue, ces dernières années, le QG d’AQMI mais surtout affirme que la nébuleuse d'Al Qaeda au Maghreb islamique est désormais largement affabli en Algérie.

21/07/2013

18/07/2013

France / Algérie : Décès d'Henri Alleg

On l’a appris ce jeudi matin, le journaliste et militant anticolonialiste et communiste, Henri Alleg, est décédé mercredi à Paris.
Il fut l'un des premiers à dénoncer la pratique de la torture en Algérie par l'armée française, et pour tous reste l'auteur du livre "La Question", d’abord interdit  puis publié en 1958, aux éditions de Minuit.


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Henri Alleg est né Harry Salem à Londres le 20 juillet 1921, de parents juifs russo-polonais. Britannique par sa naissance, il devient français quand sa famille s'installe au nord de Paris, puis algérien par adoption après l'indépendance de 1962. 

C’est pendant la Guerre d’Algérie, embarqué dans la clandestinité, qu’il choisit son pseudonyme sous lequel il fut connu toute sa vie.

Il débarque à Alger pour la première fois en octobre 1939, où il s’installe et devient militant communiste. Une position qui guidera toute sa vie.

Devenu journaliste en 1950, et directeur du quotidien Alger républicain en 51 où il publie Albert Camus et Kateb Yacine,  Alleg découvre la pratique coloniale de torture dans les commissariats et les gendarmeries, exercée même sur de simples délinquants. Suite aux débuts de ce que l’on nomme alors les événements d’Algérie en novembre 1954, son journal est interdit dès 1955. Il entre alors dans la clandestinité puis rejoint le Parti communiste algérien, toute en continuant à envoyer des articles en France publiés dans L’Humanité.

Arrêté en 1957, il est lui-même victime de tortures, qu’il relate dans son livre totem « La Question », écrit durant son séjour à la Prison civile d’Alger.

Le livre témoignage est publié en France aux Éditions de Minuit ; il est immédiatement interdit en mars 1958. C’est Nils Andersson qui le réédite en Suisse, quatorze jours après l'interdiction. Transféré en France, il parvient ensuite à s’échapper vers la Tchécoslovaquie.

Il est considéré comme le premier à avoir révélé la pratique durant la Guerre d’Algérie. Après l’indépendance, il retourne en Algérie et participe à la renaissance du journal Alger républicain. 

Il rentre définitivement en France en 1965 quand une nouvelle interdiction d'Alger républicain en 1965, sous la présidence de Boumediene cette-fois, provoque son départ.



Tout le reste de sa vie, il continue à militer pour la "pour la reconnaissance par l'Etat français de la torture" ainsi que la cause marxiste. Une longue vie : Il s’est éteint ce mercredi - trois jours avant son 92e anniversaire. 

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Ecoutez mon entretien avec le cinéaste Laurent Heynemann revient sur la vie d'Henri Alleg sur RFI :


https://soundcloud.com/melissa-chemam/alleg-itw-heynemann