29/05/2011

"De beaux lendemains" aux Bouffes du Nord

De beaux lendemains

D'après le roman de Russell Banks

   
    Du 7 au 26 juin 2011, le sublime et créatif Théâtre des Bouffes du Nord présente "De Beaux Lendemains", un spectacle tiré du roman de l'auteur américain Russell Banks.

De ce roman, "nous connaissions l'adaptation pour le cinéma du réalisateur canadien Atom Egoyan honoré du Grand prix du festival de Cannes 1997", explique le metteur en scène, Emmannuel Meirieu, sur le site du théâtre. 



En choisissant de transposer ce livre à la scène, Meirieu "ouvre le cadre sur les espaces immaculés d'un immense lac gelé pour l'incarner en quatre monologues et autant de solitudes partagées".

L'œuvre "traite simultanément du psychologique et de l'injustice d'un destin qui confronte parfois à une cruauté que l'on croyait réservée aux plus terribles des contes de l'enfance", selon lui. Et il veut ainsi rendre hommage au théâtre à "l'un des auteurs les plus important de la littérature contemporaine".

Histoire bouleversante, magistralement et sobrement narrée par le grand de la littérature américaine, il semble presqu'impensable de la transposer au theatre, un défi qui mérite d'être encouragé.

J'aurais la chance de pouvoir voir le spectacle lors de mon passage à Paris, fin juin. N'attendez pas jusque là!


-- 
Infos :

"De beaux lendemains"
D'après le roman de Russell Banks
Adaptation et mise en scène Emmanuel Meirieu, avec Carlo Brandt, Judith Chemla, Catherine Hiegel, et Redjep Mitrovitsa
Du 7 juin 2011 au 26 juin 2011 aux Bouffes du Nord
http://www.bouffesdunord.com/#/Saison/Fiche_Spectacle:129606234405

Sawa Sawa

  Ce week-end se tient à Nairobi le Festival Sawa Sawa ("bien, bien" en swahili).


Il s'agit de la 5e édition de ce festival de musique organisé dans le jardin du Carnivore, un restaurant connu de Nairobi, situé à deux pas du Parc National et de l'aéroport Wilson.

Cette année, le thème choisi est la 'féminité' mais les artistes invités restent essentiellement des hommes. Hier soir, nous avons écouté le congolais Fally Ipupa, pas au meilleur de sa forme, mais excellent danseur et propagateur de rythmes lingala, venu du Congo Kinshasa.



Ce dimanche, le festival se poursuit avec entre autres Maia, Camp Mulla les chanteuses kenyanes Neema, Dela, Fenna, Muthoni the Drummer Queen, Susan of Gogo Simo et Amelina.

Il faut y aller surtout pour l'ambiance, le coté festivalier, qui rappelle n'importe quel rassemblement musical du monde et qu'il fait bon de retrouver ici à Nairobi. 

--

Infos:

28 et 29 mai 2011, Carnivore Gardens, Nairobi
Samedi 28 : 6pm-12am
Entry-1000/= Advance,  1200/= Gate,  2500/=V.I.P
Dimanche 29 (Family Fun Day) :
Entry-500/= (kids below 12years-Free)

27/05/2011

Le Kenya sur les écrans américains avec "The First Grader"

    Un film sort ces jours-ci aux Etats-Unis, consacré au Kenya.

"The First Grader" est inspirée de l'histoire vraie d'un homme de 84 ans, Kimani Marug, qui décide d'apprendre a lire dans son village, quand le Kenya rend l'école primaire gratuite pour tous en 2003.



Il rencontre alors l'institutrice de son village, Jane Obinchu, interprétée par l'actrice britannique Naomie Harris, d'origine jamaïcaine, et célèbre pour son rôle dans la série "Le Pirate des Caraïbes" et dans "28 jours plus tard" de Danny Boyle.



Le film est réalisé par Justin Chadwick (egalement auteur de l'excellent "The Other Boleyn Girl", sur la vie privée du roi Henri VIII), et raconte cette histoire vraie qui lui permet aussi de revenir sur le passee coloniale de la Grande-Bretagne, a travers le personnage su vieil homme, qui fut un combattant de la rebellion kenyane contre les colons, les Mau Mau.



Le film a été récompensé dans de nombreux festivals dont le Festival International du film de Toronto et le Doha Tribeca Film Festival.

Le film est sorti aux USA le 13 mai dernier, et sortira le 24 juin prochain au Royame-Uni. Il devrait arriver "prochainement" sur les écrans français.
--

Infos:

"The First Grader" de Justin Chadwick
Film britannique de 103 minutes
Avec Naomie Harris, Tony Kgoroge, Sam Feuer.

Le reportage de la BBC :
http://www.bbc.co.uk/news/entertainment-arts-13543481

26/05/2011

Avishai Cohen revient, avec "Seven Seas"

  Je peux facilement lui décerner le titre de mon musicien fétiche. Quand je l'ai rencontré pour la deuxième fois, ce que je lui ai dit, en anglais, est meme que sa musique est ma religion. La métaphore s'y prête bien. J'ai découvert son disque "Gently Disturbed" en 2008 et depuis, que ferais-je sans sa contrebasse?



Avishai Cohen, dont le troisième concert a été pour moi le meilleur. Ce fut à Londres, où je suis allée l'écouter en 2010 dans une salle extraordinaire, l'Union Chapel, une église transformée en salle de concert. Le lieu s'y prêtait donc...

Auparavant, je l'avais entendu à Paris, au Bataclan, et je lui avais demandé de m'accorder un entretien pour Le Monde des Religions, magazine du groupe Le Monde pour lequel j'ai écrit des critiques et des portraits d'artistes pendant des années. Il a accepté. J'ai pu avoir un entretien avec le musicien surdoué quelques semaine plus tard, par téléphone, depuis son appartement à Tel Aviv. 

Le deuxième concert que j'ai eu la chance de voir fut celui de l'Alhambra, à Paris, en novembre 2009. 

Avishai Cohen et son trio sortent à présent un nouvel album. Intitulé "Seven Seas", le disque est une sorte de synthèse entre le précédent, "Aurora", un retour aux sources de la musique yiddish et ladino qui a bercé son enfant, et le brillant "Gently Disurbed", un sommet de l'histoire du jazz moderne, selon moi.


Avec cette nouvelle formation et ces compositions récentes, le contrebassiste le plus salué du monde repart donc en tournée. Il est en ce moment en France où il a donné une belle interview à l'émission 'L'Humeur vagabonde', sur France Inter, mardi 24 mai dernier.  

Il sera ensuite au Brésil, en Pologne, en Allemagne puis à nouveau en France durant l'été.
Ne le manquez surtout pas, sur scène, son génie est décuplé...

---

Voici le portrait que j'ai réalisé pour Le Monde des Religions d'octobre 2009 :


Avishaï Cohen - Divines mélodies

Par Mélissa Chemam

Du jazz savant au jazz profane, du folk aux influences orientales, Avishai Cohen est un alchimiste de cette musique, qui aime faire fondre le son traditionnel en mélodie d’avant-garde, pour donner un son au métissage enchanteur. Sur son dernier disque, baptisé « Aurora », le contrebassiste et compositeur a poussé cet exploit jusqu’à l’extrême pour créer un univers unique, empreint de spiritualité. Ce sont les sons traditionnels de son enfance, les vieilles mélodies juives venues de la musique klezmer comme de la poésie judéo-andalouse qui l’ont inspiré.
« Aurora est devenu ce qu’il est devenu grâce aux chants, la voix apporte un niveau supplémentaire d’intimité. Je me suis inspiré de vieilles chansons traditionnelles qui ont un sens très profond pour moi », nous explique le musicien depuis son appartement de Tel Aviv, où il réside entre deux tournées, à deux pas de l’opéra national. Après avoir vécu 12 ans à New York City, la capitale mondiale du jazz, le musicien a choisi de rentre en Israël il y a 5 ans. C’est là qu’il a pu replonger dans les racines musicales de ses ancêtres pour composer ce dernier disque, à la dimension étonnamment spirituelle.
« Je me suis immergé dans ces paroles de vieil hébreu, dans celles de mélodies que me chantait ma mère quand j’étais enfant », se souvient-il. « Et surtout je me suis laissé aller à chanter, je me suis exposé et j’ai mis bien plus de moi-même dans ce disque. Le chant m’aide à exprimer des sensations encore plus fortes que la musique ».
Le musicien a ainsi découvert qu'une fois franchie cette frontière, une fois ouverte la porte du chant, on ne pouvait plus revenir en arrière. « A présent, je ressens ce besoin de me livrer et j’ai appris que le chant est l'essence de la musique »…
La mère de l’artiste lui chantait des chansons comme « Morenika », dès sa plus tendre enfance. Aujourd’hui, en chantant lui-même cette ancienne ballade en ladino, il éprouve une émotion particulière à faire revivre cette langue, celle des rabbins andalous, que presque personne ne comprend plus. Avishai Cohen chante aussi en hébreu et en anglais. Sa musique puise ses sources au croisement de nombreuses influences, arabo-andalouse, hébraïque, et klezmer, pour parler de la vie, comme de l'amour, souvent malheureux.
Les paroles du morceau « El Hatzipor » ont par exemple été écrites dans les années 1920 par un poète juif d’origine russe. Sa principale inspiration était la Torah, et ce célèbre texte est une ode à l’Israël perdu, que le poète rêve d’enfin retrouver. Avishai a réécrit ces paroles dans une tournure d’hébreu plus moderne tout en gardant sa dimension spirituelle.
« Le chant et la musique parle d’eux-mêmes dans une telle chanson, je trouve qu’il n’y a même pas besoin de parler hébreu pour la comprendre », affirme-t-il.
Surnommé « musicien le plus tendance de l’année », Avishai Cohen a entrepris début 2009 une tournée qui l’a mené de Paris aux Etats-Unis, en Israël, puis dans toute l’Europe. Il sera de retour en concert en France tout le mois de novembre, de Calais à Paris, en passant par Amiens et Narbonne, avant de revenir en 2010 parcourir de nouveau tout le pays. Un succès époustouflant pour ce musicien de 39 ans considéré comme le meilleur contrebassiste actuel.
Né en 1970 près de Jérusalem, dans une famille de mélomanes, le petit Avishai apprend d’abord le piano. Mais une fois adolescent, il choisit la basse puis la contrebasse, et c’est en professionnel qu’il quitte son pays pour New York, à seulement 22 ans. Il est rapidement remarqué dans un des nombreux clubs de jazz de la ville par le célèbre pianiste Chick Corea. Il part alors en tournée avec deux de ses groupes, Origin and le Chick Corea New Trio.
Il crée ensuite son propre ensemble, le Avishai Cohen Trio. Il compose lui-même leurs mélodies, inspiré par un travail sur ses racines, sur son histoire, et un sens aigu du métissage. Le joueur de luth Amos Hoffman, et la voix unique de Karen Malka sont venus s’ajouter au trio pour « Aurora ».
A l’origine, l’album « Aurora » devait s’intituler « Zohar », qui en hébreu signifie lumière divine, source spirituelle. C’est Avishai qui au dernier moment a changé le titre.
« Je crois que j’ai voulu revenir de cette dimension très religieuse à quelque chose de plus spirituel, de plus humain », essaie-t-il d’expliquer. « Mais ce disque a véritablement une dimension humaniste et mystique », conclut-il.
- - -
Aurora, Editions Blue Note, 2009
- - -
Avishaï Cohen - En quelques dates
20 avril 1970 - Naissance près de Jérusalem, en Israël 
1984 – Début à la basse, puis apprentissage de la contrebasse
1992 – Arrivée à New York, pus rencontre avec Chick Corea
1998 – Enregistrement de son premier album, « Adama »
2003 – Création de son propre trio et de son propre label, Razdaz Recordz
2004 – Retour en Israël   

---

Quelques infos :


Le site d'Avishai Cohen : http://www.avishaicohen.fr/

Avishaï Cohen sera en concert en France cet été :
- le 25 juin à Samois sur Seine
- le 1er juillet à Cheverny
- le 2 juillet à Strasbourg
- le 7 juillet à Couches
- le 11 juillet à Nice
- et le 19 en octobre à l'Olympia à Paris.

Ecoutez l'émission ''L'Humeur vagabonde' avec Avishai Cohen sur France Inter :

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/humeurvagabonde/index.php?id=105144

23/05/2011

Des Indes africaines à l'Inde à Paris...


Le Centre Pompidou présente Paris - Delhi - Bombay... 

Ce 25 mai, et jusqu'au 19 septembre, Beaubourg consacre ses espaces d'expositions aux artistes indiens contemporains. Une première !





Une exposition inédite qui invite à découvrir la société indienne contemporaine à travers les regards croisés d'artistes indiens et français. Son ambition : générer des échanges et de tisser des liens durables entre les deux cultures, les deux scènes artistiques.

Selon Alain Seban, président du Centre Pompidou, il s'agit d'un "projet complètement inédit":

"Il y a eu des expositions consacrées à la scène indienne contemporaine, en France et à l'étranger. Mais pour prendre pleinement la mesure du phénomène de la mondialisation artistique, il fallait imaginer quelque chose de nouveau. C'est pourquoi j'ai lancé en 2007 le projet d'une grande exposition faisant dialoguer la scène indienne contemporaine avec la scène française contemporaine. Avec la mondialisation, on assiste à une multiplication des foyers de création mais aussi à la possibilité d'un véritable dialogue des cultures. Contribuer à le nourrir à travers un projet original associant artistes indiens et français, c'est un objectif exaltant !"

Au programme, donc, une cinquantaine d'artistes, et deux tiers des œuvres spécialement conçues et produites pour l'exposition, selon les deux commissaires, Sophie Duplaix et Fabrice Bousteau, pour jeter "un pont entre deux cultures" et ouvrir "une voie nouvelle".

Après avoir commencé à explorer les relations entre l'Inde et l'Afrique de l'est, je suis impatiente d'en savoir plus sur celles entre l'Inde et Paris...

--

Plus d'infos:
Paris - Delhi - Bombay... 
Centre Pompidou
25 mai - 19 septembre 2011
11h00 - 21h00 
Nocturnes tous les jeudis jusqu'à 23h

http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/6838A3703F5268A4C12577FA00521E5D?OpenDocument&sessionM=2.2.2&L=1 

21/05/2011

Les Asiatiques d'Afrique de l'Est se racontent

  "Settling in a Strange Land", s'installer dans un pays étrange... C'est le titre d'un incroyable livre revenant sur l'histoire des Asiatiques, ou Indiens, en Afrique de l'Est.



Édité par les héritiers de ces pionniers qui sont restés vivre a Nairobi, le livre est le résultat de trois ans de recherches et d'entretiens pour revenir sur l'histoire des Indiens, les habitants des Indes de l'empire britanniques envoyés au Kenya et en Ouganda au début du XXe siècle.




Ce vendredi j’ai donc rencontré Shaila Mauladad, qui a collaboré au livre de Cynthia Salvadori, pour en savoir plus et pouvoir consulter un exemplaire de ce livre dont les quelque 1000 exemplaires édités par la communautés des Punjabis du Kenya ont presque tous été vendus.




Shaila Mauladad se souvient de l’histoire de son grand-père, arrivée a Nairobi en 1901 dans ce qui était le Protectorat britannique d’Afrique de l’est. Elle m’explique que nombre de ces asiatiques, comme on les appellent en anglais, ‘the Asians’, sont des Indiens du Penjab, en partie aujourd’hui Pakistan, donc des musulmans pour la plupart d'entre eux.
Initialement, ils ont été conviés en Afrique de l’Est pour aider a construire une autre part de l’empire britannique, en plein développement au début du XXe siècle.
L’un des principaux travaux alors mis en place était la construction du chemin de fer entre Mombassa, grand port de la côte de l’océan Indien, et les rives du Lac Victoria , dans l’actuel Ouganda.
Et ces Punjabis semblaient aux Britanniques les meilleurs ouvriers possibles car ils avaient eux-mêmes participé à la construction de chemins de fer dans le Nord des Indes britanniques.
« Mon grand-père, ce que peu de gens savent sur les travaux des Indiens en Afrique, s’est associé avec des Européens qui souvent avaient beaucoup de mal a trouver le succès dans la région Afrique de l’Est », raconte Shaila. Comme lui, nombre de Punjabis ont réussi voire fondé des empires économiques au fil des décennies et sont restés au Kenya ». 
  
Puis, au-delà du chemin de fer, les Indiens se sont investis progressivement dans d’autres domaines de l’économie coloniale, ce que raconte ce livre a base de souvenirs et d’archives. Ils s’investissent également dans l’administration et les forces de police. , puis une génération plus tard dans la médecine.
Mais le livre rappelle aussi les liens séculaires entre les deux côtes de l’océan Indien et le commerce existant depuis l’antiquité entre Indiens et Africains.
Puis à partir années 1960 et du retrait des Britanniques, la croissance de la population indienne au Kenya décroit. En 1963, avec l’indépendance de la République du Kenya, les emplois dans l’administration et la gestion du chemin de fer sont « africanisés ».
Selon l’introduction du livre, il n’y a plus que 2000 Punjabis au Kenya, mais de nombreux autres Indiens sont présents et il occupent toujours une place visible dans la société et l’économie kenyane, formant une grande part de la classe moyenne.

-

L’auteur, Cynthia Salvadori, est une Italienne et la fille du résistant au fascisme Max Salvadori, historien et activiste politique, qui est venu se refugier au Kenya dans les années 1930. Née au Kenya donc, Cynthia a ensuite grandi aux Etats-Unis avec ses parents puis en Europe. En 1962, elle décide de revenir au Kenya pour ses travaux d’anthropologie. Elle vit aujourd’hui à Lamu, sur la côte nord de l’océan Indien.  

--
Les infos :
"Settling in a Strange Land", de Cynthia Salvadori
"Stories of Punjabi Muslim Pioneers in Kenya"
Édité par le Park Road Mosque Trust

Ville et nature. Comparaison Europe / Afrique

 En ce moment à Paris, la Cité de l'architecture & du patrimoine, au Palais de Chaillot, organise une exposition sur la "La Ville fertile", consacrée aux lien entre la cité et la nature, à la question de la nature en ville.


Elle présente entre autres "16 projets prospectifs et réalisations récentes, en France et dans le monde, répartis entre quatre thèmes" : « Forêt », « Prairie », « Friche », « Rives ».

Selon le Commissaire de l'exposition, "le visiteur est invité à un parcours le conduisant de New York à Paris, de Munich à Beyrouth, de Saint- Nazaire à Détroit, des bords de Seine à Costanera Sur en Argentine"…

J'aurai la chance de pouvoir voir cette exposition dans quelques semaines à Paris et je ne peux m'empêcher de penser que son thème est terriblement d'actualité ici à Nairobi.

L'Afrique, comme trop souvent dans ce genre d'évènements, est loin d'être au centre des réflexions des paysagistes et architectes les plus actifs du moment, mais elle l'est de plus en plus.




Nairobi, seule ville au monde à contenir un Parc naturel où vivent encore les espèces les plus diversifiées d'Afrique de l'est, croît pourtant à une vitesse phénoménale, ce qui demande une planification urbaine toujours plus poussée et complexe.

J'espère apprendre en visitant cette exposition quelques conseils qui pourraient être utiles aux Kenyans... Je reviendrai sur le sujet début juillet.



--

Plus d'infos:


http://www.citechaillot.fr/exposition/expositions_temporaires.php?id=161

14/05/2011

20th EUROPEAN FILM FESTIVAL IN NAIROBI

Le festival a commencé jeudi soir avec un film suédois. C'est à l'Alliance française de Nairobi.



Cet après-midi, à l'honneur, un film espagnol, et ce soir, un film tchèque.

J'y serai. Et vous?

http://www.afkenya.or.ke/spip.php?article183

Alliance Française is proud to be hosting the 20th edition of the annual European Film Festival this year.



It is the longest running Festival in the country and mini-versions take place at the Alliance Française in Mombasa and Kisumu and for the first time this year, audiences in Eldoret will get a chance to enjoy European films. Organized under the auspices of the Delegation of the European Union, the 2011 edition will feature recent films from 15 European countries: Austria, Belgium, Czech Republic, Denmark, Finland, France, Germany, Hungary, Netherlands, Poland, Serbia, Spain, Sweden, Switzerland and Turkey.

The European Film Festival continues to be a popular event showing rich, diverse and refreshing content from Europe reflecting a multi-cultural 21st century Europe yet preserving historical depth and distinctive characteristics.



--
Les infos :

20th EUROPEAN FILM FESTIVAL
12 - 29 May
Weekdays 5.30 & 7.30pm, Weekdays 3, 5.30 and 7.30pm
Films in English or with English subtitles
Tickets: 30 Ksh

Alliance francaise, Nairobi
Loita Street

Dans la série "Allez voir pour moi": la Nuit des Musées consacrée à Haïti au Quai Branly

  Je n'y serai pas, c'est ce soir à Paris :

Pour la Nuit des Musées, septième édition, le musée du quai Branly organise "Etonnante Haiti", une soirée consacrée à des artistes haïtiens qui expose la "riche et fourmillante" culture du pays.

http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/les-fetes/la-nuit-des-musees-2011.html




Une nuit, selon les organisateurs, "placée sous le signe de la surprise et de l’émotion".

Au programme, entre autres : Guy Régis Junior, Laurence Durand et Frankétienne ; l'auteur-compositeur, chorégraphe, danseur, chanteur et prêtre vaudou Erol Josué; le poète et comédien Emmanuel Vilsaint-Veguy ; ainsi que des films, des documentaires et un cours de cuisine.

Parmi ces films, ne manquer pas "Moloch Tropical", le dernier film de Raoul Peck, ce soir à 20h45 dans la Salle de cinema du Musée.


J'ai travaillé pour Raoul à deux reprises, en 2006 sur un projet sur Karl Marx, puis en 2009, sur la préparation et la présentation presse de "Moloch Tropical". Un réalisateur surdoué et sensible, selon moi, auteur entre autres des inoubliables "Lumumba" (sur la vie politique et la mort du premier Premier ministre congolais, Partrice Lumumba) et "Sometimes In April" (consacré au génocide rwandais et aux premiers procès qui ont suivi).

Voici par ailleurs l'adresse du blog que j'avais créé durant le tournage du film: 
http://blogs.arte.tv/moloch-tropical/frontUser.do?method=getHomePage

Allez-y pour moi!

--

Infos:
Musée du quai Branly
37, quai Branly
75007Paris
Tél : 01 56 61 70 00

'L'Afrique enchantée' revient sur le reggae et l'Ethiopie... Passionnant!

   Dans l'émission du dimanche 8 mai, encore en écoute sur le site de France Inter :

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/afriqueenchantee/

'L'Afrique enchantée', l'une des rares emissions radiophoniques sur l'Afrique existant en france revient sur 'L’Afrique des rastas', a l'occasion des 30 ans de la disparition de Bob Marley, largement célébrés par ailleurs...




"Comment l’Afrique est-elle devenue la terre promise de ce qu’on appellera le rastafarisme ? De quelle genre d’utopie ce continent est-il devenu le symbole ? Et si l’Afrique a inspiré tellement de chansons aux rastas de Jamaique (et d’ailleurs), ces derniers ont trouvé un immense écho dans certaines régions d’Afrique"... voila les sujet qu'aborde cette emission passionnante, avec la journaliste, écrivain et réalisatrice Hélène Lee, et un reportage sur le chanteur jamaïcain installé en Éthiopie, Teddy Dan.

Même si vous ne vous intéressez pas particulièrement au reggae, cette émission tisse des liens fascinants entre Amerique et Afrique, entre musique et politique, et autour des mythes de l'Abyssinie et du rastafarisme.

Je ne peux que le conseiller!


Un artiste kenyan illumine l'Alliance francaise de Nairobi

    L'Alliance francaise de Nairobi est un lieu particulièrement accueillant et dynamique de la capitale kenyane. Son auditorium propose de nombreux films, français et européens, son jardin reçoit de nombreux musiciens, et ses espaces accueillent régulièrement des expositions.

Ce mois-ci, ce sont les tableaux de Moses Nyawanda qui habillent les murs de l'espace public de l'Alliance.



Né à Kericho, dans l'ouest du Kenya en 1972, Moses Nyawanda a été formé par différents artistes kenyans, au sein d'ateliers, et diverses expériences à l'étranger. Il s'intéresse particulièrement à la peinture, mais pratique aussi la sculpture sur bois, les gravures et le découpage. Il penche rapidement vers l'abstraction.



Il a récemment commencé à exposer à Nairobi et a attiré l'attention des centres culturels britanniques et français. 

Il s'intéresse particulièrement a des themes sociaux, représentant les traits flagrants de ces concitoyens et d'une époque particulierement changeant de l'Afrique de l'est.

Il représente par exemple ici l'expérience des femmes kenyanes avec Facebook ou le téléphone portable :






Moses Nyawanda dit lui-meme privilégier la couleur et les formes dans ses peintures. Il est reconnu comme le plus grand artiste abstrait d'Afrique de l'est. Mais ses toiles traitent toujours de thèmes sociaux et ses personnages sont toujours tres presents sur fonds de couleurs, comme dans ce tableau intitulé 'Polygamie' :





Ou celui-ci nommé 'Ocampo 6', faisant référence aux six suspects désignés par le Procureur de la Cour pénale internationale dans l'affaire des violences postélectorales de fin 2007 :





A voir si vous êtes à Nairobi! 


11/05/2011

Mahamat Saleh Haroun au British Film Institute de Londres

Le British Film Institute (BFI), l'incroyable cinémathèque de Londres installée a deux pas de la Tamise, présente une rétrospective de l'œuvre du cinéaste tchadien Mahamat Saleh Haroun, ce mois de mai.

Membre du jury lors du 64e Festival de Cannes qui s'ouvre ce soir en France, Mahamat Saleh Haroun a remporte le Prix du Jury l'an dernier pour son film "Un homme qui crie".


Je l'ai alors rencontré en septembre 2010 pour un reportage sur son film et une longue interview pour BBC Afrique.

Plus d'infos sur le site du BFI:


http://www.bfi.org.uk/whatson/bfi_southbank/film_programme/may_seasons/mahamatsaleh_haroun

"Corpo celeste" à Cannes (JBA Production)

  Ce mercredi s'ouvre en France le 64e Festival de Cannes...

JBA Productions, compagnie de production de films très indépendants, pour laquelle j'ai travaillé avec Raoul Peck en 2006, sort un nouveau film.

Présenté la semaine prochaine à Cannes lors de la Quinzaine des Réalisateurs, "Corpo celeste" est un film italo-suisse réalisé par ALICE ROHRWACHER.




Plus d'infos sur le site de JBA, http://www.jbaproduction.com/fr/fiche_corpo-celeste_124.html :

« Que veut dire Éli, Éli, lama sabachthani ? » demande Marta au vieux prêtre. « C’est un cri, c’est Jésus qui hurle, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » 

Marta 13 ans qui a grandi en Suisse vient tout juste de rentrer dans sa ville natale en Calabre. Elle scrute cette Italie du Sud dévastée, ne reconnaît rien, se sent exclue et ce cri lui tourne dans la tête. Pour l’église, “elle a l’âge d’être confirmée, l’âge de la maturité”. 

La confirmation lui ouvre les “portes du Paradis” et “du mariage aussi” et le catéchisme est le meilleur endroit pour lui permettre de s’intégrer. Mais si loin de ses rêves “célestes”, elle ne fait qu’y découvrir les petits arrangements de la société locale, “je me branche sur Dieu! C’est la bonne fréquence” dit la chanson du show télévisé “Qui veut être confirmé?”

Le film sera présenté au Théâtre Croisette mardi 17 mai, à 17h.

Jetez un coup d'oeil a la presentation sur film sur le site de la Quinzaine:

http://www.quinzaine-realisateurs.com/corpo-celeste-f14275.html

Je fais confiance à JBA pour avoir trouve en Alice Rohrwacher une perle rare. Hate de voir le film.

Sept mois au Kenya...

 Comme l'annonce le chapeau de ce blog, après avoir vécu à Paris, Prague, Miami et Londres, je suis depuis septembre dernier au Kenya où je suis journaliste freelance.



Habituée à la vie urbaine cosmopolite de Londres, où j'ai passé 18 mois, l'adaptation a été rapide mais radicale! Je me suis installée dans le quartier de Brookside, près du hub de Westlands, une 'banlieue' très riche en expatriée à 20 minutes a l'ouest du centre-ville de Nairobi, avec une charmante Américaine. Nous avons été mises en contact par un ami nord-irlandais, ancien journaliste également, arrivée quelques mois avant moi a Nairobi. Difficile de vivre ailleurs dans la capitale kenyane... On attend en effet des expats qu'ils investissent les maisons les plus neuves, souvent au sein de résidences surprotégées et surveillées par des gardiens 24 heures sur 24...

Voici la notre:


Depuis près de huit mois, j'arpente donc Nairobi d'est en ouest, ainsi que le Kenya et plus généralement l'Afrique de l'est, avec bonheur.

Je suis notamment la correspondante de BBC Afrique, l'une des radios du World Service de la BBC, diffusée en Afrique francophone (plus sur http://www.bbc.co.uk/afrique/).

Je réalise egalement différents reportages pour divers médias francophones et collabore avec l'agence Reuters.

Ici, je voudrais parler de mode de vie, de voyages, et d'art, entre deux continents, l'Afrique et l'Europe, voire plus loin encore... au gré de mes déplacements. 

Depuis septembre, j'ai eu la chance de traverser une bonne partie du Kenya pour me rendre à Kisumu, à Mombassa, à Malindi, à Nakuru et Naivasha dans la Vallée du Rift, à Isiolo près du Mont Kenya, ou encore dans le sublime parc du Massai Mara plus récemment. 



Je me suis egalement rendue hors du pays, a Zanzibar, l'archipel tanzanien, en Ouganda où je suis tombée amoureuse de la capitale Kampala et au Somaliland, l'improbable région séparatiste du nord de la Somalie.

D'ici quelques semaines, je serai de nouveaux en Europe de l'ouest, ultime contraste par rapport à l'Afrique de l'est, où j'aurais la chance de passer quelques jours à Dublin, puis à Londres et à Paris.

Je voudrais essayer ici de faire partager les découvertes et rencontres qu'implique cette traversée...